Après une saison aussi aboutie que la précédente, la difficulté est de conserver son ossature. Et le SCO y arrive plutôt bien puisque, parmi les titulaires, seul Saïss s'en va. Encore une fois, le SCO recrute dans les divisions inférieures et, désormais, casse la tirelire pour des joueurs comme Diedhiou (meilleur buteur de L2) ou Toko Ekambi. Le recrutement de Santamaria, élu meilleur joueur de la saison 2016/17, est une belle réussite. La grave blessure de Letellier quelques jours avant le début de la saison oblige le SCO à recruter un gardien et il débourse 1M€ pour Michel. Le SCO fait quelques autres paris, intéressants pour certains (Tait, Pavlovic), décevants pour d'autres (Martinez, Nwakaeme, Saihi) ou à revoir (Wissa, Tahrat). Les blessures de Ketkephomphone et Andreu ainsi que la CAN incitent le SCO à se renforcer au mercato, plutôt avec succès (A. et J. Bamba, Bérigaud, Cissokho).
Le championnat débute mal pour le SCO, avec 3 défaites. Pourtant, le fond de jeu est là, en témoignent les... 27 tirs à Metz, sans marquer le moindre but. Tout cela se décante au 4ème match, avec une victoire nette sur Dijon, suivie de 2 autres succès, dont un de prestige à Bordeaux. S'ensuit une série correcte avec une défaite rageante à Monaco où toutes les autres équipes sont allées prendre une râclée, un nul mérité arraché contre Marseille à l'ultime seconde et quelques résultats normaux jusqu'à la victoire contre Lille (1-0) à la 12ème journée. Les Angevins débutent alors une invraisemblable série de 9 matches sans victoire. Si les premiers matches sont honorables (nul à Rennes 1-0, défaite contre le cours du jeu contre St-Etienne 2-1, défaite à Paris 2-0), le SCO touche le fond en décembre, avec un nul contre Lorient (futur relégué), une défaite sans combattre Nancy (futur relégué) et une claque à Jean-Bouin face à Nantes qui venait de changer d'entraîneur (2-0). A la trève, le SCO pointe à une peu reluisante 17ème place.
L'année 2017 reprend avec 2 matches sans victoire mais un contenu intéressant (1-1 contre Bordeaux, défaite 2-1 à St-Etienne avec un but de la main de Perrin). En cette fin janvier, le SCO est 19ème. Puis la dynamique semble repartir avec une victoire contre Metz (2-1) mais une 2ème mi-temps catastrophique à Toulouse (4-0) remet tout en cause. Le SCO enchaîne ensuite 4 victoires consécutives face à des concurrents pour le maintien et retrouve le sourire. Puis, mi-mars, une victoire aboutie face à Guingamp (3-0) assure définitivement le maintien avec 39 points, même si ce n'est encore pas certain à ce moment-là. Le mois d'avril est terrible, en plus des 2 matches de Coupe de France, le SCO joue 5 fois en championnat, principalement contre des cadors. Résultat, 0 point. Le doute se réinstalle un peu mais la qualité de jeu vue contre Monaco, Paris et Lyon et... le surplace de ses adversaires... doivent inciter à l'optimisme. Le point arraché à Lorient lors de la 36ème journée permet d'asseoir définitivement son maintien. Le SCO finit sur une excellente note avec 2 victoires, dont une de prestige à Nice, invaincu jusque-là à domicile.
En recrutant 2 des meilleurs attaquants de L2, le SCO pensait améliorer son point faible de la saison précédente, à savoir l'attaque. Pourtant, avec 40 buts (12ème meilleure attaque), les Angevins font exactement pareil. Mais cela a été bien plus flamboyant dans le jeu puisque le SCO est la 4ème équipe qui a le plus tiré au but, dommage que l'efficacité n'ait pas suivi. Côté défensif, c'est beaucoup moins bien avec 49 buts encaissés, la 11ème défense. Le secteur défensif n'a pourtant guère évolué mais les Angevins ont sûrement payé leur volonté de plus faire le jeu. Avec 29 points pris à Jean-Bouin/Raymond-Kopa, le SCO se classe 12ème équipe à domicile. Il a obtenu de très bons résultats contre ses concurrents directs, mais aussi 6 défaites, majoritairement contre les gros calibres. A l'extérieur, Angers est 10ème avec 17 points, quelques exploits (Bordeaux et Nice) mais aussi 12 défaites, il a manqué quelques nuls pour obtenir un bilan plus satisfaisant.
La Coupe de France : l'exploit du SCO cette saison qui s'est hissé jusqu'en finale pour la 2ème fois seulement de son histoire. L'aventure aurait pourtant pu prendre fin dès le 1er acte où le SCO, mal en point en championnat, se retrouve mené 1-0 à Granville (CFA). Mais il parvient à s'extirper du piège (2-1) et à lancer son parcours. En 16èmes, le SCO reçoit Caen, l'un de ses concurrents pour le maintien et passe sans problème (3-1). En 8èmes, le SCO se déplace à Ajaccio pour y jouer le CA Bastia (Nat.) et passe par un trou de souris. Les Angevins réalisent une grosse prestation en quart pour éliminer Bordeaux (2-1) puis Malika Ménard est gentille au tirage et leur donne Guingamp à Raymond-Kopa pour la demi, alors que Paris et Monaco s'affrontent sur l'autre match. Ce match est épique puisque le SCO le domine nettement mais ne parvient pas à faire le break. Alors qu'il mène 1-0 et que l'on entre dans les arrêts de jeu, Guingamp obtient un penalty complètement imaginaire. Mais Letellier répare l'injustice en déviant le penalty sur le poteau et Toko Ekambi délivre tout le monde quelques instants plus tard (2-0). Arrive alors le grand rendez-vous au Stade de France face à l'ogre parisien et son budget 20 fois supérieur. Le SCO tient le choc jusqu'au bout... ou presque, puisqu'il ne s'incline que dans les arrêts de jeu en marquant contre son camp (1-0). Dommage, le coup est passé près et cela restera une expérience inoubliable pour les 20000 Angevins qui se sont déplacés.
En Coupe de la Ligue, un petit tour et puis s'en va comme d'habitude. L'équipe 2 du SCO a été battue par l'équipe 1,5 de Nantes 2-1 à la Beaujoire.
Il y a eu 11554 spectateurs de moyenne en championnat contre 13502 l'an passé, soit une baisse de 14%. Quelles raisons évoquer ? Probablement plusieurs qui se cumulent : l'effet de nouveauté estompé, des résultats moyens pendant la 1ère moitié de la saison, des tarifs assez élevés à l'unité et l'état d'urgence qui a fortement limité les contingents de supporters adverses (même si c'était aussi le cas la saison précédente). On voit que le public angevin s'est surtout mobilisé pour les grosses affiches et en fin de saison.
Les trois meilleures affluences ont été :
Contrairement à la saison passée, 3 matches sont restés sous la barre des 10000 spectateurs et les 15000 n'ont été dépassés qu'à 2 reprises, contre 7 la saison précédente. L'ambiance est pourtant restée sur les belles bases des saisons passées, avec évidemment en point d'orgue la finale au Stade de France.
A l'intersaison, Saïd Chabane a réussi à retenir Olivier Pickeu et... à faire installer une splendide pelouse, parmi les toutes meilleures de Ligue 1. Pour la 1ère fois, il a aussi cassé la tirelire pour des transferts payants. Le stade va continuer sa restructuration puisque Colombier sera refaite à l'intersaison suivante.
Très courtisé par Monaco, Olivier Pickeu a réussi à résister et à rester au SCO, qu'il en soit remercié et il ne l'a probablement pas regretté. Une fois encore, il a réussi à boucler la grande majorité du recrutement pour le début du stage. Les 3 ruptures des ligaments croisés (Letellier, Ketkeophomphone, Andreu) l'ont obligé à réagir, très rapidement dans le cas de Letellier qui s'est blessé quelques jours avant le début du championnat. Au mercato d'hiver il n'a fait que des bonnes pioches. Il y a bien quelques déceptions mais l'ensemble du recrutement a été largement réussi.
Encore une fois, Moulin a su tirer le maximum, ou presque, de son effectif. Il a su faire évoluer le style de son équipe en proposant plus de jeu, ce qui a été plus agréable à suivre. Malheureusement, le SCO y a aussi perdu en efficacité, qu'elle soit défensive ou offensive. Il a gardé la même ossature en défense et au milieu tout au long de la saison, mais il a beaucoup plus tâtonné au niveau des gardiens (aucun ne s'est vraiment imposé) et il a beaucoup fait tourner au niveau des attaquants.
Dans les buts, la blessure de Letellier juste avant le début de la saison a tout bouleversé. Petric s'est retrouvé titulaire... le temps de 2 matches. Michel est arrivé et a pris le poste. Mais il n'a pas totalement convaincu, ce qui a redonné sa chance à Petric durant l'hiver pendant 5 matches. Puis Moulin a remis Michel jusqu'à ce que Letellier revienne de blessure en avril et soit le titulaire principal durant la fin de saison.
La défense-type de la saison se compose de Manceau-Traoré-Thomas-Andreu durant les matches aller puis en Cissokho-Traoré-Thomas-Manceau durant les matches retour, suite à la blessure d'Andreu. Manceau a réussi une nouvelle reconversion, arrière gauche cette fois. Il a encore progressé durant la saison. Traoré est désormais une valeur sûre de L1. Thomas a eu un petit coup de mou en cours de saison mais, joueur le plus utilisé, il a été précieux. Andreu a fait une bonne 1ère partie de saison, avant de se rompre les ligaments croisés du genou. Cissokho, arrivé à la trêve, a finalement plus joué que prévu. Un peu limité techniquement mais valeureux. Pavlovic a joué les pompiers de service, que ce soit en défense centrale ou... en attaque où il a même marqué ! Il a été une bonne surprise. Martinez n'a jamais convaincu au poste d'arrière gauche, au point de finir devancé par Manceau et Capelle ! A. Bamba, arrivé durant l'hiver, a montré de belles aptitudes mais il a souvent été blessé. Bourillon a peu joué, mais il a fait le boulot à chaque fois qu'on a fait appel à lui.
Au milieu, le trio titulaire était composé de Santamaria en sentinelle et de N'Doye et Mangani en relayeurs. Santamaria est le joueur qui a joué le plus de matches alors qu'il n'a que 21 ans et que son poste est plus offensif. Il a remplacé Saïss en sentinelle au pied levé avec brio, au point d'être élu meilleur joueur de la saison par les forumistes. Mangani a réalisé une saison complète avec de nombreuses passes décisives et beaucoup d'influence sur le jeu. Capitaine Ndoye a moins surpris que la saison passée mais il reste indispensable dans les 2 surfaces et pour motiver ses troupes, il a même progressé dans le jeu au pied. Capelle a été utilisé toute la saison, mais plutôt comme joueur d'appoint, avec même quelques apparitions en arrière gauche. Tait a commencé à gagner la confiance de Moulin vers la fin de saison et n'a jamais déçu, avec une bonne vision du jeu et une bonne technique. Tahrat n'a fait que quelques bouts de match. Enfin, Saihi a également déçu avec 6 apparitions seulement, et plusieurs blessures.
En attaque, Diedhiou et Toko Ekambi étaient titulaires, la 3ème place étant plus fluctuante. L'ex-meilleur buteur de Ligue 2, Diedhiou, a marqué des buts mais a globalement déçu dans le jeu. Toko Ekambi, souvent sur le côté, parfois au centre, a plus apporté, même s'il a eu quelques matches sans. Le jeune Pépé a participé à de nombreux matches mais n'en a fait que 2 intégralement. Il a apporté sa vitesse et son superbe pied gauche, il a progressé sur le repli défensif, mais manque encore de lucidité balle au pied. J. Bamba, arrivé en janvier, a fait très bonne impression. Sunu a quasiment disparu durant les matches retour, la faute à des prestations trop insuffisantes. Bérigaud est arrivé durant l'hiver et a été un bon attaquant de complément. Doré n'a jamais réussi à s'imposer, ni au milieu ni en attaque. Nwakaeme a eu le mérite de qualifier le SCO contre Granville, mais c'est tout ce que l'on retiendra de son passage. Ketkeophomphone s'est rompu les ligaments dès la 6ème journée et n'a pas pu revenir. Enfin, Wissa a fait 2 bouts de match avant d'être prêté à Laval.