Pour pallier le départ de nombreux titulaires (Pageaud, Bacconier, Chellat, Mehli, Moulin, Pascal), le SCO recrute deux jeunes avants habitués de D2 (Cédric Daury, 21 ans, Reims et Malik Fall, 21 ans, Abbeville), un arrière déjà expérimenté qui comme son copain Cabanel est passé par Alès et par Lyon, titre de D2 à la clé (Frédéric Zago, 26 ans) et une figure du football français : Loïc Amisse. Le Nantais achève une belle carrière : toujours fidèle au F.C. Nantes, il compte trois titres de champion de France (1977, 1980 et 1983) et 12 sélections en Equipe de France. A trente-six ans, le petit ailier gauche ne peut plus suivre le rythme de la D1 mais, ayant le désir de prolonger un peu sa carrière, il s'est entendu avec les dirigeants nantais : au terme de son contrat avec le SCO, il intégrera l'équipe technique de la Jonelière. Quoi qu'il en soit, le SCO réalise un beau coup.
Hormis une ouverture de championnat un tantinet décevante à Saint-Quentin (0-0, avec Barragué en remplacement d'Aubry dans les buts), le SCO réussit un magnifique début de saison. Pour son premier match à domicile, il bat Bourges 3 à 0 ; en attendant le match décalé Red Star-Reims, le voilà en tête du championnat ! Suivent trois victoires d'affilée, soit huit buts marqués et aucun encaissé. Mais le Red Star fait mieux encore (six matches, six victoires) : le SCO est deuxième. Il laisse passer quelques points qui s'avéreront précieux : 2-2 contre Le Mans devant plus de 10.000 spectateurs angevins ; 1-1 à Saint-Seurin à cause d'un but imaginaire pour les Girondins ; défaite (la première de la saison) à domicile contre Beauvais, vite rattrapée il est vrai par une victoire à Tours (buts de Lagrange, Daury et Amisse).
Ce qui explique que seulement 3.700 spectateurs assistent à la 11ème journée : malgré l'absence de Gauthier hospitalisé et suppléé par Guesdon, le SCO signe une nouvelle victoire éclatante (3-0, Daury et doublé de Lagrange). L'équipe angevine est prolifique : à son tour Reims est défait 4-1 (Viaud, Lagrange, Gnako, Amisse). Puis c'est le match au sommet, à Saint-Ouen où le Red Star premier du classement reçoit Angers deuxième. Vermeulen est expulsé dès la 34', pourtant par Rollain et l'inévitable Lagrange le SCO l'emporte !
Mais voici qu'arrivent les mauvais jours. Le SCO traverse une mauvaise passe en novembre et se cale à tort sur le Red Star. Le club parisien va s'effondrer et le danger est ailleurs. Or le SCO va complètement rater les trois matches décisifs joués consécutivement à domicile contre Laval (13.300 spectateurs pour un décevant 0-0), Rouen (défaite devant moins de 3.000 spectateurs) et Lens (1-1 devant… 1.885 spectateurs). Encore sur le podium, il se redresse fin décembre mais perd Rollain qui sera opéré du ménisque.
Le Red Star étant hors course, Le Havre, Lens et Laval sont désormais les rivaux déclarés. En remportant quatre victoires en cinq matches, le club angevin reprend la deuxième place à la fin de l'hiver : contre Niort et Tours, il a inscrit sept buts (dont trois de Lagrange) en quatre jours. Dans la foulée, il élimine Lyon en trente-deuxième de finale de la Coupe de France (2-0).
A sept journées de la fin, il reçoit Le Havre pour le match au sommet : il est en effet deuxième à trois points du HAC. Malgré une abondante galerie (13.840 spectateurs), il ne parvient pas à forcer la défense normande. Puis il perd à Reims, est éliminé de la Coupe de France par Sochaux (après prolongation), se fait remonter par le Red Star à cinq minutes de la fin (but d'Eric Stéfanini), perd 3-1 à Laval et glisse à la quatrième place. Le découragement s'installe.
A l'avant-dernière journée, il perd encore contre un rival direct (3-1 à Rouen). Le Havre étant assuré de la seule montée directe, le SCO peut encore être barragiste s'il rattrape ses deux points de retard sur Laval (qui se déplace à Deschaseaux) et Lens et sa moins bonne différence de buts (6 buts à remonter). Le dernier match est donc un feu d'artifice des attaquants angevins qui pulvérisent Saint-Quentin (5-0 dont un doublé de Lagrange, meilleur buteur de la poule). Mais c'est insuffisant : Laval obtient le nul au Havre et Lens s'impose à La Roche-sur-Yon (battu en barrage, le R.C. Lens sera repêché à la faveur des relégations administratives de Bordeaux, Brest et Nice). Le SCO termine 4ème à deux points de Lens et un point de Laval. Satisfaisant en soi, ce classement est pourtant amer car le SCO est resté sur le podium pendant 29 des 34 journées !
Les supporteurs angevins trouveront une consolation dans la reconnaissance du talent de Laurent Viaud. Le milieu de terrain Scoïste obtient sa première sélection en Equipe de France " espoirs " contre la Tchécoslovaquie, puis a l'honneur d'affronter l'Albanie devant son public de Jean-Bouin. Les Français s'imposent 3-0 ; parmi eux figurent l'attaquant Lionel Prat et deux joueurs aux noms étranges : Bixente Lizarazu et Zinedine Zidane.
Départs : Bacconier (Châteauroux), Chellat (Rouen), Mehli N. (Nevers), Moulin (Châteauroux), Pageaud (Valenciennes), Pascal (Tours)
Arrivées : Amisse (Nantes), Barragué (Bordeaux), Daury (Reims), Fall (Abbeville), Lagaronne (Bordeaux), Zago (Dijon)
Effectif : Amisse, Aubry, Barragué, Cabanel, Cantona, Cissé, Daury, Deverge, Discolle, Fall, Gauvrit, Gehra, Gnako, Lagaronne, Lagrange, Levenard, Mottin, Perrocheau, Rabouan, Rollain, Vermeulen, Viaud, Zago – Entr. Gauthier
© Olivier Moreau 2006