Site SCO1919
Forum SCO1919

Déroulé de la saison 1983/84

La saison

14ème en championnat de France de Deuxième division professionnelle.
32èmes de finale de Coupe de France.

Malgré ses dépenses très mesurées, le SCO demeure dans une situation financière préoccupante. Sa dette s'élève encore à plus de 900.000 francs. Il trouve un peu d'air début juillet en signant un concordat permettant de l'étaler sur dix ans. Dans ce contexte, l'objectif ne peut être autre chose que le maintien en D2 et la conservation du statut professionnel qui conditionne la préservation du centre de formation.

Elie Fruchart, qui se sent victime de pressions, conclut un gentleman agreement avec le président Patoureaux. Il demeure entraîneur mais associera davantage Christian Letort à la conduite de l'équipe première en vue de lui passer le relais en fin de saison. Comme cela devient une habitude, le SCO perd des joueurs cadres (Charrier, Chaslerie, Lecouvreur) sans embaucher de joueurs expérimentés. Le recrutement porte sur des jeunes de l'Ouest : Grosbois de Segré (20 ans), Delanoë d'Ancenis (21 ans), Badajoz de Saint-Brieuc (21 ans), auxquels sont associés les meilleurs éléments du centre de formation : Christophe Le Gall le fils d'Alphonse (18 ans) et Jean-Pascal Beaufreton (20 ans). Dans son groupe Fruchart retient également un solide attaquant guyanais recommandé par Eric Edwige (Albert Falette, 21 ans). Enfin, Ismaël Slimani signe pour deux ans. Ce milieu de terrain âgé de 25 ans compte 40 sélections en Equipe d'Algérie. Certes, cette dernière avait fait sensation en battant l'Allemagne à la régulière lors du " Mundial 82 " mais Slimani ne faisait pas partie de la délégation et arrive d'Arles qui a accompli une mauvaise saison en D3.

A ce jeu la corde est de plus en plus tendue et risque de finir par casser. Elle grince d'ailleurs dès la première rencontre, face à l'U.S. Orléans de Jacky Lemée et Marc Berdoll. Ce dernier marque un doublé et le SCO est battu 5 buts à 0 ! Seule consolation : Châteauroux en prend sept devant le Racing. La semaine suivante, contre le Stade Français, un but de Grosbois permet de ramener un point de Levallois mais ce point est perdu face à Roubaix, équipe très faible contre laquelle le SCO se révèle incapable de marquer. Puis le déplacement à Valenciennes se solde logiquement par une défaite. Plus grave, Châteauroux vient s'imposer à Jean-Bouin lors de la cinquième journée. Devant ce départ calamiteux, l'accord ne tient plus et Elie Fruchart renonce. Il passe directeur sportif et Christian Letort, 33 ans, devient entraîneur de l'équipe A.

Il la remanie, rapporte un point du déplacement à Abbeville et obtient la première victoire de la saison contre Dunkerque. Deux semaines plus tard, le SCO bat Mulhouse et passe douzième. Mais il rechute aussitôt et, comme l'année passée, traverse un automne pénible avec deux victoires pour huit défaites en treize matches. Malgré l'arrivée de Brodel, les retours de Gury, Delanoë et Falette, les lancements d'Andari, Cochet et Le Breton, malgré les arrêts du jeune gardien Beaufreton et les buts de Guégan, le SCO est relégable à la trêve. Il ne compte que quatre victoires en ving-et-un matches. Et le public se lasse des déconvenues. En période de crise économique, il faut être très motivé pour payer sa place et assister à de pauvres rencontres de D2 quand on a connu des heures de gloire ! Pour la venue de Valenciennes (qui s'impose 3 à 0), ils ne sont pas plus de 800 !

La Coupe de France donne un bol d'air. C'est d'abord l'occasion d'un authentique derby contre l'Intrépide de Michel Stiévenart dont le SCO se sort sans anicroche devant 2.045 spectateurs, puis celle d'une revanche sans bavure contre le Véloce Vannetais. En trente-deuxième de finale, il butte sur le Stade Lavallois mais tombe avec les honneurs d'une prolongation. L'année 1984 s'engage d'ailleurs plutôt bien puisqu'en championnat aussi les résultats sont positifs : 2-0 contre Abbeville, 1-1 à Dunkerque, 3-1 contre le Red Star, points d'autant plus précieux que ces équipes naviguent dans les mêmes eaux.

Mais le déplacement à Mulhouse - sa bête noire - marque un tournant. Le SCO est sèchement battu 4 à 0. Dès lors, il retombe dans ses travers et glisse sur une pente dangereuse. Il a beau accrocher Le Havre et battre Quimper (un rival pour le maintien) et la pauvre équipe de Montceau, Beaufreton encaisse encore quatre buts contre Reims et autant contre le Racing. Tant et si mal qu'à trois journées de la fin, Angers figure dans le peloton des attardés dont l'un sera relégué. Douzième, Dunkerque possède 25 points et une différence de buts de –11 ; suivent Abbeville (24, -15), le SCO (24, -17), Quimper (24, -17) et le Red Star (22, -23). Montceau et Roubaix sont déjà condamnés.

La 32ème journée offre à l'équipe angevine une bonne chance de prendre de la distance : elle reçoit Guingamp alors qu'Abbeville et le Red Star en décousent entre eux et que Dunkerque et Quimper affrontent les fortes équipes du Racing et de Valenciennes. Mais c'est l'En-Avant qui s'impose à Jean-Bouin ! Si Dunkerque s'incline comme prévu face au Racing, Quimper arrache un point à Nungesser et le Red Star rapporte un point de Picardie. Le classement s'établit comme suit : Dunkerque (25, -13), Abbeville (25, -15), Quimper (25, -17), Angers (24, -18) et le Red Star (23, -23).

Pour l'avant-dernière journée, le SCO doit se rendre dans les Ardennes, où l'on sait comme il est difficile d'obtenir un résultat. Comme on pouvait le redouter, cette soirée est catastrophique : non seulement il perd à Sedan mais le Red Star bat Reims, Dunkerque s'impose à Montceau et Quimper et Abbeville font match nul. Si bien que le SCO, avant la dernière journée, passe relégable : Dunkerque (27, -12), Abbeville (26, -15), Quimper (26, -17), Red Star (25, -22), SCO (24, -19). Montceau et Roubaix sont déjà relégués, Abbeville est quasiment inaccessible et par surcroît affronte Le Havre assuré de finir troisième. Il faut donc impérativement que le SCO batte Orléans, que Quimper perde et que le Red Star ne gagne pas. Sachant qu'Orléans marche fort, est classé cinquième et a écrasé la SCO 5-0 à l'aller, que Quimper joue contre Reims, bonne équipe (4ème) mais qui n'a plus rien à espérer, et qu'enfin le Red Star affronte Mulhouse qui a raté sa saison et n'a rien à attendre non plus de ce match, on mesure que la balance ne penche pas en faveur de notre équipe !

Mais il est dit que le SCO s'en sortira (presque) toujours quand son destin se joue à la dernière journée ! Oh, peut-être Lemée et Berdoll ne se donnent-ils pas à fond face au club où ils ont passé leurs meilleures années. Peut-être les Scoïstes se révèlent-ils à la fois déterminés et détendus face au danger ? Toujours est-il que Narbutowicz ouvre la marque sur pénalty dès la première minute, que Heyman la double à la 28' et qu'enfin Falette la triple à la 56'. L'affront du match aller est lavé. Et la soirée devient faste quand les 3.000 spectateurs suspendus aux résultats des autres rencontres apprennent que Reims a battu Quimper 3-0 et que Mulhouse a résisté au Red Star 1-1. Le SCO finit à égalité de points avec Quimper et le Red Star (26) mais les devance à la différence de buts (-16 contre -20 et -22). Eh oui : la corde a tenu !

Départs : Charrier (Rennes), Chaslerie (Brest), Jouannic (La Rochelle), Lecouvreur (Poitiers), Lopez (Poitiers), Martinovic (Sedan), Nelson (La Rochelle)

Arrivées : Badajoz (Saint-Brieuc), Brodel (Noeux-les-Mines), Delanoë (Ancenis), Falette (Kourou), Grosbois (Segré), Sauvaget (Saumur), Slimani (Arles)

Effectif : Andari, Arribas, Avrillon, Badajoz, Beaufreton, Brodel, Cochet, Delanoë, Diecket, Falette, Geffriaud, Grosbois, Guégan, Gury, Heyman, Le Breton, Le Gall, Narbutowicz, Petron, Piniarski, Sauvaget, Slimani, Verdon – Entr. Fruchart puis Letort
© Olivier Moreau 2005