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Déroulé de la saison 1980/81

La saison

20ème en championnat de France de Première division professionnelle.
1/32 finale de la Coupe de France.

Faute de moyens financiers, le SCO en est réduit à reproduire la méthode qui n'a pas si mal fonctionné en 79-80. Il se sépare de la moitié de ses cadres (Brulez, Cassan, Citron, Félix et Le Lamer) et recrute de jeunes joueurs disposant d'une petite expérience professionnelle : Christian Cappadona (23 ans), Rabbah Iddir (24 ans), Alain Larvaron (milieu 23 ans). A eux s'ajoute cependant un renfort expérimenté dans chaque ligne. A l'arrière, un Polonais peu connu, Eugénius Wienczerk, dont la fédération polonaise retarde l'émigration. Au milieu, Farès Bousdira, 27 ans, international Espoir qui a même connu les honneurs d'une sélection en " A ", ex-Lens et ex-Nice. Et surtout, en attaque, l'enfant chéri de Jean-Bouin : Marc Berdoll ! Le fils prodigue est de retour après une expérience en Allemagne qui a tourné court (17 matches, 2 buts) et trois saisons et demie à Marseille. L'OM n'a pas enrichi son palmarès mais lui a fourni des sélections en Equipe de France. Il a pris part à la phase finale de la Coupe du Monde 1978. En Argentine, il a disputé Italie-France, où il a remplacé Lacombe à la 75', et France-Hongrie à Mar del Plata où, aligné d'entrée, il a marqué le deuxième but français. Cependant, il a perdu sa place depuis plus d'un an.

Durant la première quinzaine de juillet, le SCO prépare le championnat en disputant la Coupe des Alpes pour laquelle le Groupement a retenu sa candidature. Les clubs français se révèlent nettement supérieurs à leurs homologues helvétiques. En Suisse, le SCO accroche le CS Chênois (1-1) puis le vainc 3-0 à domicile. Il gagne chez le Nordstern de Bâle (2-1) pour finalement lui concéder le nul (2-2). Ce point perdu lui coûte la qualification pour la finale car il termine derrière Bordeaux à la différence de buts. Dans l'autre poule, Nîmes et Monaco dominent facilement Lausanne et Chiasso.

Cinq jours plus tard, le championnat commence à Angers. Face au PSG, Berdoll ravit son public en ouvrant la marque mais Bureau égalise à la dernière minute. La rencontre suivante est historique puisqu'elle inaugure la Première division à Auxerre. Devant le promu dirigé par le fidèle Guy Roux (entraîneur de l'AJA depuis plus de quinze ans), le SCO n'obtient que le nul, Félix ayant marqué pour Auxerre. Suivent une nouvelle parité à domicile puis une défaite à Monaco et encore un nul à Metz. Non seulement le SCO n'a toujours pas gagné le moindre match et se trouve mal classé, mais il fait en plus une désagréable découverte. En effet, tandis qu'il attend toujours l'arrivée de Wienczerk, retenu par ses dirigeants en Pologne, voilà que le Messin Henrik Kasperczak provoque la stupeur du staff angevin en doutant que Wienczerk ait jamais joué en D1 polonaise ! Hélas, Kasperczak, brillant international polonais, connaît bien son affaire ! Roger Belo, le directeur sportif du SCO, mène une rapide enquête auprès des autorités polonaises qui confirment la supercherie. Il paraît que Wienczerk est quand même un bon joueur. Finalement libéré, ce dernier arrive le 17 septembre. Il ne disputera que deux pauvres matches en équipe première !

On en rirait si le club angevin ne voyait pas sa situation se dégrader à toute vitesse. Hormis une victoire dans le derby contre Laval, c'est la Bérézina ! Les gros le font exploser (0-5 à Saint-Étienne, 0-3 contre Nantes, 1-5 à Lyon) et les petits lui prennent trop de points. Au soir d'une défaite à domicile contre Nîmes, il se retrouve dernier, décroché de deux points. Janin paie les pots cassés, remplacé par Chaslerie. Aux problèmes sportifs s'ajoutent les difficultés financières : il manque 40.000 spectateurs par rapport à l'an passé, soit un manque-à-gagner conséquent.

Le mois de novembre marque un net redressement. Il faut le noter car - on l'ignore alors - ce sont les derniers feux du SCO en Première division. Il bat Nancy (doublé de Bousdira), tient Nice en échec, domine Bastia (un but de Berdoll à la 86') et Lille à domicile, perd à Strasbourg mais écrase Auxerre 4 à 1 (Bousdira, Berdoll, doublé de Larvaron). Des jeunes ont été lancés avec succès : Heyman (un Saumurois de 19 ans), Debruyne, Avrillon (19 ans) ou encore Charrier (18 ans, arrivé de Viry-Châtillon en début de saison). Le souffle semble revenu et le SCO est remonté à la seizième place. La suite est-elle imaginable ? On n'est que le 29 novembre et c'est déjà la dernière victoire de la saison !

Car la suite de la saison est (im)pitoyable. Le SCO connaît la pire période de son histoire. En 21 matches, toutes compétitions confondues, il ne signera aucune victoire, mais seulement 7 nuls et 14 défaites. Constat accablant, il ne marque que 11 buts sur cette période. En Coupe de France, il n'élimine Quimper, modeste équipe de D2, qu'aux tirs aux buts. Au tour suivant, Bordeaux lui inflige une correction inoubliable : battu chez lui 4-1 à l'aller (Berdoll ayant pourtant ouvert la marque), il est écrabouillé 6-0 au parc Lescure, soit 10-1 sur l'ensemble des deux rencontres.

En championnat, l'équipe s'accroche et ne manque pas de mérite, à l'exemple du nul ramené de Saint-Étienne malgré un coup-franc platinien. Mais l'évidence s'impose. Dès le mois d'avril, les Angevins savent qu'" il faut déjà préparer la remontée. " Le 10 avril, le président Keller, en place depuis sept ans, annonce qu'il ne se représentera pas. Entre les deux tours de l'élection du président de la République, Bernard Dupuis lui succède le 4 mai 1981. Ce conseiller financier était bien le seul candidat ! Le SCO est relégué une quatrième fois en treize ans. Mais cette fois il a fini dernier. Privé d'argent et largué sportivement, le club est en péril.

Le seul rayon de soleil vient du Brésil. Le 15 mai, Patrice Lecornu est à nouveau sélectionné en Equipe de France (à ce jour la dernière cape d'un scoïste chez les " A "). En effet, Platini et Rocheteau sont absents pour recevoir au Parc des Princes Luizinho, Junior, Socrates, Cerezo, Cesar, et. Zico ! Lecornu joue le dernier quart d'heure, le Brésil menant déjà 3 à 0. Six sauve l'honneur à la 81'. " Les élèves, s'il s'agissait des Français, ont pris une leçon de brio, d'élégance, de fantaisie, d'efficacité, et on ajoutera aussitôt qu'ils ont su très bien y participer. Le Brésil est revenu, tel qu'on l'a toujours aimé ". Comme on est loin de Jean-Bouin.

Citations : " Cahiers de L'Equipe " et " Courrier de l'Ouest "

Départs : Augustin (Tours), Brulez (Tours), Cassan, Citron (Dunkerque), Félix (Auxerre), Le Lamer (Concarneau), Maroc (Lyon), Steck (Rennes).

Arrivées : Berdoll (Marseille), Bousdira (Nice), Cappadona (Nice), Charrier (Viry-Châtillon), Iddir (Toulon), Larvaron (Valenciennes), Wienczerk (Sosnowiec, Pologne).

Effectif : Audrain, Avrillon, Baltimore, Berdoll, Bosser, Bousdira, Camlann, Cappadona, Charrier, Chaslerie, Debruyne, Felci, Gonfalone, Heyman, Iddir, Janin, Larvaron, Lecornu, Monczuk, Piniarski, Wienczerk - Entr. Fruchart
© Olivier Moreau 2005