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Déroulé de la saison 1977/78

La saison

Vice-champion de France de Deuxième division professionnelle.
1/16 finale de la Coupe de France.

Revenu au même point qu'en 1968 et 1975, le SCO ne peut viser autre chose que la remontée immédiate. Il fait encore figure de favori, mais moins nettement : d'une part, il n'apparaît plus aussi fort ; d'autre part, l'adversité semble plus solide, en particulier Toulon, Avignon et Toulouse ainsi qu'Auxerre, auteur d'une belle cinquième place en 1976-77. Malgré la déconvenue de la relégation, Aimé Mignot est resté en place. En revanche, l'effectif est sérieusement amoindri. Révélation de la saison passée, André Barthélémy est recruté par Saint-Étienne ! Ferri part à Bordeaux (D1), Lech et Ouattara en D2, Damjanovic et Edwige en D3. Face à cette saignée, le SCO n'a pas les moyens de recruter : il fera avec les moyens du bord !

L'ouverture de la saison est une satisfaction : l'équipe angevine s'impose à Béziers. La semaine suivante, Gonfalone réussit le coup de chapeau contre Saint-Dié : le SCO est déjà deuxième. C'est alors qu'une série de malchances s'abat sur les Scoïstes : Amersek au ménisque et Heslot (hernie) se blessent lors de la troisième journée, Boskovic (cuisse) à la suivante ! Privé du quart de ses titulaires, le SCO traverse une période de flottement et glisse à la septième place au soir d'un match au sommet accouchant d'un nul vierge contre Martigues. Après treize journées, il a déjà perdu quatre fois mais demeure dans le peloton de tête, à deux points de Martigues, de Besançon et du Gazélec.

Pour les mordus de football, la grande affaire de cette saison 1977-78 est la course à la qualification pour la Coupe du Monde qui doit se dérouler en Argentine. Depuis un an, l'Equipe de France possède un nouveau sélectionneur, l'ancien Rémois et Monégasque Michel Hidalgo. Pour préparer le dernier match, décisif, contre la Bulgarie, la France affronte l'URSS le 8 octobre. Le Trélazéen Berdoll, passé à l'Olympique de Marseille après son échec en Allemagne, retrouve sa place en Equipe de France. Un mois plus tard, c'est la revanche du match de Sofia où les Français se sont sentis volés par un certain Monsieur Foote… Pour le match le plus important du football français depuis douze ans, Hidalgo place aux commandes le duo Platini (offensif)-Guillou (défensif). Déterminée, l'Equipe de France ouvre la marque par Rocheteau. Platini double l'avantage à l'heure de jeu. A cinq minutes de la fin, Cvetkov donne des frayeurs aux Français mais, ouf ! Dalger assure la victoire à la dernière minute. La France est qualifiée ! Du coup, les Bleus font un tour d'honneur et Hidalgo en pleure de joie.

De la joie à la peine, il n'y a que deux jours. Le 18 novembre meurt Robert Lacoste, âgé de 62 ans. Il avait été joueur à Valenciennes et Roubaix puis entraîneur à Angoulême, Troyes, Grenoble, Rouen et Metz. Arrivé d'Audun-le-Tiche en 1965, il avait été jusqu'à 1973 le directeur sportif des grandes années du SCO, contribuant à façonner le fameux jeu à l'angevine. " Grand, le visage coloré, l'esprit vif, il est contre le jeu statique. La technique n'a de valeur à ses yeux que si elle est exécutée en mouvement. Il cherche à donner à ses joueurs la meilleure condition physique possible et à entretenir entre ses élèves un bonne camaraderie. " (" L'Equipe ", 1956) Un match du souvenir est organisé le 25 janvier 1978 : devant 5.740 spectateurs, le " SCO actuel " bat les " anciens du SCO " 3-0.

En Coupe de France, le SCO passe facilement les deux premiers tours contre des équipes de niveau régional puis se heurte à l'ogre stéphanois. A Périgueux, fin janvier 1978, le temps ensoleillé et l'affiche prestigieuse attirent près de 12.000 spectateurs. Mais le temps vire. Tandis que des bourrasques de neige s'abattent sur la cité périgourdine, les Angevins tiennent bon et poussent les Stéphanois à la prolongation puis aux tirs aux buts. Là, Citron réussit, Amersek voit son tir arrêté et Guillon botte au-dessus des buts verts. Le SCO quitte la Coupe avec les honneurs.

Il peut alors se consacrer entièrement au championnat. Besançon a pris la relève de Martigues mais le SCO le marque à la culotte en remportant en moyenne deux matches sur trois. Tout juste est-il victime d'un accident à Saint-Dié (0-4 en quarante minutes !). Gonfalone accroit consciencieusement son palmarès, avec notamment un second coup du chapeau dans les Cévennes. A trois journées de la fin, Besançon, qui piétine en D2 depuis plus de trente ans, devance toujours Angers d'un petit point. C'est alors que Saint-Dié fait encore des siennes et s'impose, à la surprise générale, chez le voisin bisontin. Pour le plus grand bonheur du SCO qui, de son côté, écrase le Gazélec 5 à 1 (Gonfalone, Amersek, Guillon et doublé de Cassan). Voici le SCO en tête ! Quinze jours plus tard, il s'incline à Cannes mais bénéficie d'un nouveau miracle : Besançon, déboussolé, perd à nouveau chez la modeste équipe de Melun.

Au moment de disputer le dernier match, le SCO a son destin en main. Il affronte Béziers à Jean-Bouin tandis que Besançon reçoit Arles. Devant 8.000 spectateurs, Boskovic, qui revient tout juste d'une longue blessure, inscrit un coup franc des vingt mètres : on joue depuis neuf minutes ! Derrière, Janin, Citron, Brulez et Brucato tiennent bon. A la 54', Augustin déborde et centre, Guillon reprend de la tête, assurant ainsi le succès angevin et la montée. Besançon, quant à lui, s'effondre et subit un troisième revers contre Arles ! Pour la troisième fois, le SCO remonte en D1 immédiatement.

Il lui reste à conquérir un troisième titre de champion de France de Deuxième division en affrontant Lille, vainqueur de l'autre groupe. A Grimonprez-Jooris, au cours d'un match fou, le SCO est défait 5 à 3 après que Gonfalone a ouvert la marque dès la 2' et que le LOSC a égalisé dès la 6'. Au retour, sous l'arbitrage du prometteur Michel Vautrot, l'équipe de Mignot prend à nouveau les choses en main : Augustin marque à la 8'. Le SCO doit encore marquer un but : Gonfalone se charge de l'inscrire dès le début de la seconde période. Dès lors, il suffit aux Angevins de préserver cette marque. Hélas, Delemer la réduit à deux minutes de la fin de la saison, offrant ainsi au LOSC le titre de champion. Qu'importe ! il n'y a que deux mille spectateurs à Jean-Bouin car tous les footeux de France sont déjà en Argentine derrière la bande à Platoche, dictature ou pas…

Départs : Barthélémy (Saint-Étienne), Damjanovic (Le Mans), D'Hondt, Edwige (Montpellier), Ferri (Bordeaux), Lech (Paris FC), Ouattara (Cannes).

Arrivées : Camlann, Goupil (Intrépide d'Angers), Perraud.

Effectif : Amersek, Augustin, Baudry, Boskovic, Brucato, Brulez, Camlann, Cassan, Chastin, Citron, Felci, Fouché, Gonfalone, Goupil, Guillon, Heslot, Janin, Perraud, Petiteau – Entr. Mignot.
© Olivier Moreau 2005