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Déroulé de la saison 1975/76

La saison

Champion de France de Deuxième division professionnelle.
1/4 finale de la Coupe de France.

Relégué pour la seconde fois en trente années de professionnalisme, le SCO s'efforce d'adopter la stratégie qui lui avait si bien réussi en 1968-1969, à savoir conserver l'ossature d'un groupe capable de mieux faire. Bien entendu, il n'est pas question de retenir le meilleur joueur français : Jean-Marc Guillou, à qui il reste un an de contrat, rejoint l'OGC Nice contre monnaies sonnantes et trébuchantes. Antic, auteur d'une remarquable fin de saison, part à Caen. De son côté, Pierre Bourdel, pilier du SCO depuis plus d'une décennie, décide d'arrêter sa carrière après des mois de bisbille avec Vasovic. Le recrutement porte sur la défense centrale : arrivent Jacques Pauvert, en rupture de ban avec le Racing Club de Strasbourg, et Miroslav Boskovic du Partizan de Belgrade. L'effectif affiché par le SCO ne déparerait pas en Première division. D'ailleurs, il part largement favori du groupe B. Dans l'autre groupe, l'Anjou compte également un représentant puisque le Stade Olympique Choletais dispute son premier championnat en deuxième Division.

Tandis que le " Gym " s'empare de la tête du championnat de France d'une manière impressionnante (3-0, 5-1, 4-1) avec Guillou aux commandes, le démarrage du SCO est nettement plus laborieux à l'étage inférieur. Face au promu Nevers, il n'est pas capable d'emporter la victoire. Puis il réalise un autre nul à Besançon, avec un but de Berdoll. Le mercredi suivant, fait très exceptionnel, l'attaquant angevin est sélectionné en Equipe de France alors qu'il pratique en Deuxième division ! Et pour un match de qualification à la Coupe du Monde ! Ce match contre l'Islande est décentralisé à Nantes. Nice fournit la moitié de l'effectif avec Baratelli, Adams, Huck, Molitor et Guillou. Après un début prudent, " Huck et surtout Guillou purent donner libre cours à leur tempérament et à leur mission d'attaque. Ainsi Guillou en forme brillante devait-il donner l'avantage à la sélection tricolore dès les premières vingt minutes " par un magnifique dribble du gardien islandais puis par un lob inattendu et précis. Entré à la mi-temps, Berdoll, à trois minutes de la fin, " reprend victorieusement un centre de Rocheteau que les défenseurs islandais n'ont pu détourner. "

Après les balbutiements des premiers matches, le SCO trouve – et de belle manière – le bon rythme. Il domine Chaumont puis étrille Mulhouse (4-0) malgré la fracture du bras de Boskovic dès la 40'. Le voici deuxième du classement. Il signe cinq victoires en sept matches et prend la tête du championnat début novembre ; pour fêter son arrivée en provenance de Reims, le Nordiste Bernard Lech marque à Jean-Bouin. Pourtant la situation n'est pas si rose. Les Angevins auraient tort de croire que la remontée s'offrira aussi facilement. Cannes puis le Gazélec le lui rappellent. Le SCO ne domine pas outrageusement ses adversaires comme en 1969. Lors du match au sommet contre le Red Star leader, c'est la déroute. Furieux, Vasovic sort l'international Berdoll à la mi-temps. Battu 3 à 0, le SCO glisse à la quatrième place. Mauvaise posture pour affronter la trêve hivernale qui durera plus d'un mois ! Le club est en crise. Les rumeurs font état d'un risque d'abandon pur et simple…

Deux (faciles) tours de Coupe de France plus loin, le SCO attaque l'année 1976 avec un seul objectif : la première place. Remontée à bloc, la mécanique angevine fait exploser l'horlogerie franc-comtoise en déplacement à Jean-Bouin. Avec un Berdoll des grands soirs auteur d'un quadruplé, le SCO retrouvé l'emporte 5 à 1. La brouille entre Vasovic et le Trélazéen est enterrée. Dès lors, avec la titularisation de Citron et de Guillon et le retour en forme de Boskovic et Edwige, le SCO se révèle presque invulnérable. Même dans les conditions les plus difficiles. Dans la neige, il élimine Tours (qu'a rejoint Pierre Bourdel) avec un triplé de Berdoll. Dans la foulée, Mulhouse (à nouveau 4-0), Epinal et Toulon (3-0 chacun) sont sévèrement battus. Avec ses multiples bonus, le SCO dépasse Béziers et n'a plus pour concurrent que le Red Star. Hormis un accident à Sète (0-4), il tient le cap et lâche le club parisien lors de la 26ème journée (défaite des Audoniens, victoire à bonus du SCO sur Gueugnon). Une nouvelle tribune est promise en cas de promotion : la tribune d'honneur a soixante ans !

Encore sur le front de la Coupe de France, le SCO piétine quelque peu en avril, trébuche même à Martigues mais se rachète six jours après en infligeant aux Ajacciens un retentissant 7-2 (triplés d'Augustin et de Berdoll). Cette fois, le Red Star est décroché, il ne reverra plus le SCO qui assure la montée deux journées avant la fin grâce à un nouveau bonus contre Béziers. Il faut dire que pour préparer la réception des Biterrois, Vasovic a décliné l'invitation, en qualité d'ancien capitaine vainqueur, pour la finale entre Saint-Etienne et le Bayern à Glasgow trois jours plus tôt !

Déterminé en championnat, le SCO n'aura pas pour autant négligé la Coupe de la France où il affronte l'Olympique de Marseille en quart-de-finale. A Jean-Bouin, devant plus de 18.000 spectateurs, on croit revivre 1969, quand le SCO dominateur en D2 rivalise d'égal à égal avec l'équipe phocéenne. La victoire 1-0 est " un triomphe pour le SCO qui aurait dû vaincre Marseille par 3-0. " " Le jeu se déroulait la plupart du temps dans le camp marseillais et enfin, après une invraisemblable lutte entre Berdoll et Zvunka, l'Angevin réussit à décocher un tir repoussé par Migeon sur Bernard Lech, lequel reprit la balle et ouvrit enfin la marque (68'). " Les Scoïstes pourront regretter les occasions manquées. Trois jours plus tard, au Vélodrome, après un but de Marius… Trésor à l'heure de jeu, ils résistent jusqu'à la 85' : l'Olympique de Marseille se qualifie ; il gagnera la Coupe de France.

Il reste au SCO un titre à obtenir, celui de champion de France de Deuxième division, face au Stade Rennais. Le club breton n'a eu qu'un rival, l'inattendu Stade Lavallois, dans ce groupe A où Cholet manque d'un rien son maintien. A Rennes, le SCO domine aisément, menant 3-0 jusqu'au dernier quart d'heure. Deux buts rennais en fin de partie rendent un brin d'espoir aux Bretons. Au retour, à Angers, le SCO se fait surprendre par un but d'Albert Poli dès la 4' ; il a beau revenir deux fois au score, Rennes l'emporte 3-2 et une prolongation s'impose. Dans cette ultime ligne droite, Edwige et Guillon procurent un avantage décisif. En toute fin de match, le Guyanais réplique encore à Willim. Vainqueur 6-4 (soit 9-6 sur les deux matches !), le SCO remporte le titre national comme en 1969. Mission accomplie !

Citations : " Cahiers de L'Equipe " et " Courrier de l'Ouest "

Départs : Antic (Caen), Barot (Tours), Bourdel (Tours), François, Gouraud (arrêt), Guillou (Nice)

Arrivées : Boskovic (Partizan Belgrade), Felci (Belley), Lech (Reims), Pauvert (Strasbourg)

Effectif : Augustin, Baudry, Bedouet, Berdoll, Boskovic, Brulez, Cassan, Citron, Damjanovic, D'Hondt, Edwige, Felci, Ferri, Gonfalone, Gouraud, Griffoni, Guillon, Janin, Laurier, Le Boëdec, Lech, Le Chatellier, Pauvert – Entr. Vasovic
© Olivier Moreau 2004