Site SCO1919
Forum SCO1919

Déroulé de la saison 1971/72

La saison

4ème en championnat de France de Première division professionnelle.
1/32 finale de la Coupe de France.

Ce match Angers-Paris en ouverture du championnat 71-72, au coeur du mois d'août, est historique, mais qui en a alorsconscience ? Le SCO a l'honneur de recevoir, pour ce qui restera le tout premier match du Paris Saint-Germain en Première division. Bien sûr, des pointilleux - pas assez au fait de l'histoire - pourront discuter : ce PSG-là, première formule, est devenu le Paris F.C. lors du grand schisme en fin de saison, mais il est bien le fruit du mariage de 1970 entre le Stade sangermanois, alors brillant club de C.F.A., et le Paris F.C., simple projet de club, mariage ayant relancé le football de haut niveau à Paris au point que, dès la première année, le nouveau venu s'offre un titre de champion de France de D2 et accède à l'élite, avec, donc, baptême à Jean-Bouin. Ce Paris audacieux est encore un peu tendre et en moins de vingt-cinq minutes Roy et Lecoeur lui règlent son compte. Voici d'emblée le SCO, valeur sûre, dans le trio de tête.

Au vrai, c'est une saison régulière que réalise le SCO. Il perd souvent (12 défaites en 38 matches) mais gagne plus encore (19 victoires). Son attaque est moyenne mais sa défense remarquable (la troisième du championnat). Il est capable de gagner avec aisance puis, la semaine suivante, de s'incliner largement (0-3 dès la deuxième journée face à un autre promu, Monaco).

Son duel avec l'adversaire de l'année, Angoulême, l'illustre bien. Ah ! ils sont peu nombreux, les fidèles d'entre les fidèles, à l'avoir vu, ce match, dirigé par le plus élégant (?) des arbitres qu'ait jamais connu le championnat de France, l'alsacien, l'aérien, le gracieux, le lyrique Robert Wurtz : mille cinq cent soixante-huit selon les recenseurs de l'époque. Il faut dire qu'on est en novembre 1971, date fameuse, qu'il fait sûrement gris et froid, que le SCO vient de s'incliner à Nantes, qu'Angoulême est bon dernier et que la télévision fait son entrée dans les foyers, détournant les Français de leur loisir favori, le stade. Un millier et demi, disions-nous, à assister au carton de l'année, enfin presque, car le géant vert a fait fort dès le début de saison en infligeant un retentissant 9 à 1 à Reims (7 à 0 à la mi-temps, rien que ça, à vous dégoûter du football champagne), disons donc le carton de l'automne, réglé avec élégance et, pourrait-on dire, avec pondération, car la petite musique angevine est alors plus paisible que la martiale et tonitruante harmonie stéphanoise, brutale et expéditive, au lieu que notre SCO répartit équitablement ses temps forts, quatre à chaque période, laissant aux Angoumoisins, raffinée courtoisie, l'occasion de sauver l'honneur, tant il est vrai que rentrer chez soi avec huit buts dans les valises sans en avoir rendu un seul vous laisserait la bouche sèche, l'âme grise et la rancune tenace. champagne 1-9 et cognac 1-8, on l'aura compris, grâce - entre autres - à un triplé d'Edwige.

Un mois et demi plus tard, l'Association sportive d'Angoulême a l'occasion de prendre sa revanche et ne s'en prive pas (car le pauvre et unique but marqué à Jean-Bouin n'a pas rendu sa rancune moins tenace, soyez généreux après ça...), à l'entrée des clubs de D1 en Coupe de France. Le match a lieu à Bordeaux - on est entre viticulteurs, anjou, cognac, bordeaux, décidément - devant une assemblée dégarnie (2.398 spectateurs, la télévision faisant son entrée dans les foyers...) -, villequi a souvent réussi au SCO en Coupe de France mais là, curieusement, le charme semble rompu, qui sourit plutôt aux Charentais, à cette époque grands spécialistes de la Coupe, il est vrai (qu'on se rappelle cette demie-finale de 1967, les Lyonnais étant poussés à disputer pas moins de trois matches, soit autant de parités - 3-3 puis 1-1 puis encore 1-1-, si bien qu'on jugea en haut lieu que trop c'était trop et que, décidément, il était temps de trouver un autre système, d'où l'adieu à ses rencontres interminables - dignes du Racing Club Agathois mais c'est une autre histoire - et le charme y afférent, qui ne survit plus désormais qu'en Angleterre, le vrai pays du football, où, si la Reine mère s'en est allée, dernier vestige du XIXème siècle victorien, le jeu de la balle au pied demeure, lui, vénérable institution attachée comme telle, nonobstant les diverses tentatives politiques ou commerciales de nature à le polluer, à ses louables traditions, ce qui, l'Angleterre, nous ramène, via Aliénor, l'épouse d'un Comte d'Anjou - par où l'on voit comme le monde est petit -, à l'Aquitaine, donc à Bordeaux et son stade Lescure, et aux Charentais) qui, froissés sans nul doute et comme on peut le comprendre, prennent leur revanche au terme de la prolongation, pratique usuelle chez eux, on vient de le voir, et éliminent le SCO d'entrée, mésaventure survenant pour la deuxième année de suite.

Après quoi, lors de la belle, en championnat, le SCO s'impose en terre charentaise pour achever son championnat, quelque temps plus tard, comme il avait commencé, par une victoire sur le promu parisien, coiffant ainsi Lyon (c'était bien avant OL-Coiffure) et Saint-Étienne, écrasé par Nîmes 4 à 0, sur le poteau et finir quatrième, sa deuxième meilleure performance de tous les temps.

Départs : Allary, Brécheteau, Dogliani (Bastia), Laguesse (Bastia), Mouilleron (Red Star) Perreau (Chartres)

Arrivées : Cassan (Evreux), Rigaud (Ajaccio)

Effectif : Berdoll, Bourdel, Cassan, Damjanovic, Edwige, Fiévet, Gaidoz, Gallina, Guillou, Kovacevic, Le Chattelier, Lecoeur, Lemée, Poli, Rigaud, Roy
© Olivier Moreau 2004