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Déroulé de la saison 1970/71

La saison

12ème en championnat de France de Première division professionnelle.
1/32 finale de la Coupe de France.

En cet été ébloui par la merveilleuse Coupe de Monde mexicaine, le SCO a un nouveau président. En effet, tirant les conséquences du conflit qui l'a opposé aux joueurs à propos des primes de match, Jean Eveno quitte la présidence du SCO football. Il est remplacé par le Docteur Yves Kerjean, membre de longue date. Michel Margottin part à Angoulême et Michel Rigaud est prêté à Ajaccio, tandis que Claude Voloviec arrête provisoirement. Claude Dubaële et Alberto Prandin s'en vont rejoindre Lille et Le Mans : il faut dire que le nouveau champion de National, sorte de D2 ouvert aux clubs amateurs et composées de trois groupes de 16 équipes, apporte un vent de fraîcheur. C'est l'occasion pour d'anciens clubs professionnels de revenir au deuxième niveau du football français (Alès, Amiens, Caen, Le Havre, Le Mans, Lens, Lille, Montpellier, Mulhouse, Sète, Toulouse) et pour quelques petits nouveaux de le découvrir avant de faire davantage parler d'eux (Brest, Châteauroux, Gueugnon, Laval). Côté arrivée, le seul recrutement significatif est celui de l'attaquent marnais Jean-Paul Gaidoz en provenance de Valenciennes.

Pour attaquer cette nouvelle saison à Sedan, Leduc aligne une équipe plutôt jeune. Bourdel, Kovacevic et Mouilleron se situent autour de la trentaine (32, 29 et 30 ans), Allary à 27 ns mais Edwige, Gallina, Guillou, Poli et Roy ont tous 25 ans. Les petits derniers viennent de Quimper (Jean-Yves Lecoeur, 22 ans) et surtout de Trélazé : repéré au Foyer, Marc Berdoll débute comme titulaire en D1 alors qu'il n'a pas 18 ans ! Peut-être cet effectif est-il justement un peu trop jeune car il s'écroule après la mi-temps : mené 4-0, il s'incline finalement 6-2 devant celui qui finira dernier... La semaine suivante, Nancy (de Roland Erhrhartd) ouvre la marque à Jean-Bouin mais le SCO égalise sur l'engagement et remporte le match. Suit une très mauvaise série qui place le SCO en dernière position : nul à Ajaccio (d'Etienne Sansonetti), courte défaite dans le derby à Marcel-Saupin, déroutes à domicile contre Angoulême (4-1, Deloffre ouvrant la marque pour les Charentais) et au Vélodrome contre Marseille (5-1), futur champion de France. Lors de la septième journée, Valenciennes mène 2-0 à la mi-temps et enfonce le clou à la 55'. Le sort du SCO paraît scellé : il file droit vers le National. Mais c'est soudain une tornade blanche qui s'abat sur la défense valenciennoise et provoque un incroyable renversement de situation : Gaidoz (59'), Bourdel (65'), Kovacevic (71'), Edwige (74') et Kovacevic encore (80') procurent au SCO une splendide victoire et bien des raisons de se rasséréner. Certes, il s'incline à Reims mais enchaîne sur trois succès (dont un éclatant 5-0 au Red Star) qui le portent en milieu de classement.

Il est dit que le SCO fonctionne par cycles : il connaît en effet une sévère rechute en perdant tous ses matches de fin octobre à fin novembre, soit cinq échecs consécutifs et une place d'avant-dernier. En décembre, le cycle s'inverse et il aligne trois victoires dont une à Nîmes, pourtant redoutable chez lui. A la trêve hivernale, le SCO est quatorzième. C'est alors que le bouillonnant président de l'Olympique de Marseille, Marcel Leclerc, décide de virer son entraîneur Mario Zatelli. Il est vrai que ce dernier n'a pu faire mieux que placer son équipe... en tête du championnat ! Leclerc ne lui pardonne pas la défaite enregistrée à Bordeaux et le nul concédé au Red Star à domicile ; pour le remplacer, il porte son choix sur un entraîneur réputé, dont chacun connaît le goût pour la technique et le beau jeu : Lucien Leduc ! C'est ainsi que le SCO se voit déposséder de son entraîneur pour la deuxième fois en un an !

Les dirigeants scoïstes ont un mois pour trouver un digne successeur à Leduc. De manière inattendue, ils retiennent finalement la candidature de Ladislas Nagy. Si cet ancien gardien de but (d'ascendance hongroise mais né à Grenoble) a mené une belle carrière professionnelle en tant que joueur dans sa ville natale, à Nancy, au Stade Français et au Red Star, son passé d'entraîneur est plutôt réduit : les jeunes du Red Star puis l'équipe première de Decize qui ne joue même pas en Division d'Honneur de Bourgogne ! Dans le même temps, le SCO recrute Jacky Lemée, pressé de quitter Strasbourg où la situation ne cesse de se dégrader, et laisse Jean-Pierre Dogliani partir à Bastia.

L'ère Nagy commence bien puisqu'à la reprise le SCO s'impose à Nancy. La semaine suivante, en revanche, c'est la douche froide. Au Havre, face à un Lille Olympique Sporting Club qui a renoué avec le statut professionnel et qui nourrit de grandes ambitions, le SCO est débordé par les équipiers de Dubaële (3-1). Et le voici éliminé d'entrée : c'est seulement la deuxième fois en vingt ans que pareille mésaventure lui survient. La suite de la saison est en dents de scie. Au creux du mois de février, Nantes vient gagner un triste derby devant seulement 6.000 spectateurs. Dix jours plus tard, 9.000 spectateurs angevins assistent à la victoire de leur club préféré devant l'Olympique de Marseille, dirigé par Leduc et à la lutte avec Saint-Etienne. Quatre défaites et un nul plus tard, et le joli mois de mai venu, les Scoïstes offrent deux triomphes consécutifs au (rare) public de Jean-Bouin : à huit jours d'intervalle, ils écrasent Metz 5 à 0 puis Nice 6 à 0. Pour finir, après une série décevante (un nul et quatre défaites), le SCO domine Sedan et se classe 12ème. Il peut mieux faire...

Départs : Dubaële (Lille), Margottin (Angoulême), Poulain (Normandie), Prandin (Le Mans), Rigaud (Ajaccio), Voloviec (arrêt)

Arrivées : Berdoll (Foyer de Trélazé), Gaidoz (Valenciennes), Le Coeur (Quimper), Lemée (Strasbourg)

Effectif : Allary, Berdoll, Bourdel, Brécheteau, Dogliani, Edwige, Fiévet, Gaidoz, Gallina, Gouraud, Guillou, Kovacevic, Laguesse, Laurendeau, Lecoeur, Lemée, Mouilleron, Perreau, Poli, Roy.
© Olivier Moreau 2004