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Déroulé de la saison 1965/66

La saison

11ème en championnat de France de Première division professionnelle.
1/2 finale de la Coupe de France.

Après une saison 1964-65 mouvementée, les dirigeants du SCO ont bien l’intention de vivre moins dangereusement. Et l’ambition de ne pas se laisser distancer par les deux autres clubs de l’Ouest, qui ont fait fort : Nantes est devenu le premier champion de France de l’Ouest et Rennes y a rapporté la première Coupe de France ! Compte tenu des bonnes dispositions observées en fin de parcours, l’effectif n’est pas bouleversé. Stéphane Bruey, le seul Scoïste sélectionné en équipe de France A, s’en va à Lyon. Michel Chevalier rejoint Lille tandis que Guy Deleuil retourne à Marignane qui se lance dans l’aventure du professionnalisme. Du côté des recrues, il faut noter l’arrivée d’un nouveau directeur sportif : Robert Lacoste s’avèrera aussi précieux que l’avait été Bill Groenke quelques années plus tôt. En venant d’Audun-le-Tiche, il amène avec lui le jeune Alberto Poli. Ce milieu de terrain, tout juste âgé de 20 ans, deviendra une des figures du SCO. Cet inter-saison est décidément un grand crû puisqu’il est aussi marqué par l’arrivée de deux Scoïstes mémorables : Jean Deloffre, 26 ans, vient de Lens avec déjà une solide expérience, et René Gallina, 20 ans, arrive du Stade Français pour jouer la doublure de Roussel. Enfin, le SCO recrute l’attaquant international suisse Philippe Pottier.
Comme pour ne pas déroger à la tradition, à moins que ce ne soit simplement l’effet d’une préparation physique plus poussée que celle de ses adversaires, le SCO débute par une fort mauvaise série. Défaite à Toulouse, parités avec le Stade et à Lens, échec à Nantes, nul face à Bordeaux, défaite à Lille, égalité contre Saint-Étienne, revers à Sedan : au soir de la huitième journée, le SCO est avant-dernier. Et puis, comme presque chaque année, survient le déclic qui le propulse en milieu de classement. A domicile, dans le derby contre le Stade Rennais, le SCO est mené 2-0 après un gros quart d’heure de jeu. Courageux, les Scoïstes reviennent à la marque avant la mi-temps (Deloffre et Stiévenard). Rennes reprend la main à l’heure de jeu mais Stiévenard égalise à un quart d’heure de la fin. A dix minutes du terme, c’est Jean Deloffre qui réalise le doublé avant que Pierre Bourdel ne conclût la première victoire de la saison (84’). Dans la foulée, le SCO ne laisse échapper la victoire à Strasbourg qu’à la dernière minute puis remporte trois succès dont un remarquable 6-0 infligé aux Diables rouges de Rouen. Après un parcours cahotique (0-4 à Saint-Étienne, 0-4 à Rouen, 2-5 à Nice, 1-4 à Valenciennes), il finit 11ème, meilleur classement de la saison.
L’entrée en Coupe de France se déroule à Tours, face à la Berrichonne de Châteauroux, le 16 janvier 1966. Les amateurs sont complètement dépassés (6-1). Au tour suivant, au Mans, c’est un Racing tombé dans les profondeurs de la D2 qui nous est proposé. Le SCO l’emporte grâce à deux buts de Mouilleron et Deloffre ; quelques mois plus tard, le Racing fusionnera avec Sedan. En huitième de finale, le SCO se déplace à Clermont-Ferrand (où Jules Sbroglia vient de prendre en main l’A.S. Montferrandaise) pour affronter l’A.S. de Cannes. Après tant d’années passées dans l’anonymat de la D2, les Azuréens ont créé la surprise l’an passé, si bien que le stade des Hespérides a retrouvé la D1 pour la première fois depuis 1949. Cependant, les retrouvailles sont laborieuses et les Cannois se dirigent vers la D2. Ils s’accrochent pourtant et mènent au score ; le SCO ne peut faire mieux qu’égaliser (1-1). Les deux équipes s’affrontent une semaine plus tard à Chalon-sur-Saône et cette fois le SCO l’emporte facilement (3-0).
Les huit clubs restant en course sont les suivants : F.C. Nantes, F.C. Toulouse, F.C. Sochaux-Montbéliard, R.C. Strasbourg et S.C.O. Angers (D1), Stade de Reims, A.S. Cherbourg et A.C. Ajaccio (D2). C’est le Stade de Reims, leader de la D2, qui échoit au SCO. Il faut croire que l’affiche est belle puiqu’elle attire 13.671 spectateurs à Lorient. Le SCO, qui reste sur une lourde défaite à domicile (3-0 par Strasbourg), sa qualifie dans la douleur. Mené pendant trois quarts d’heure, il fait la différence en prolongation (3-1, buts de Poli, Deloffre et Dogliani). Quatre ans après, le voici à nouveau dans le dernier carré en compagnie de Nantes (1er en D1), Toulouse (5ème) et Strasbourg (8ème). Le sort le désigne pour affronter le Football Club de Nantes qui file droit vers son deuxième titre de champion. Les Canaris viennent d’ailleurs d’étriller les Rennais 4-0. De leur côté, les Angevins ont nettement battu les Nîmois (3-0, buts en fin de match), ce qui tend à démontrer leur forme. Le derby de l’Ouest a pour cadre le Parc des Princes où se réunissent plus de 30.000 spectateurs. L’inévitable Philippe Gondet ouvre la marque à la demi-heure de jeu. Les Nantais s’imposent définitivement en inscrivant deux nouveaux buts en trois minutes (Simon 71’ et Gondet 74’). En finale, ils rateront de peu le doublé, battus 1-0 par les Strasbourgeois (en demi-finale, ces derniers s’étaient qualifiés au cours de la prolongation obtenue à la 90’ : Toulouse avait joué sans vrai gardien à cause de l’expusion à la 39’ de son titulaire... le bouillonnant Robert Devis).

Départs : Bruey (Lyon), Chevalier (Lille), Deleuil (Marignane)

Arrivées : Deloffre (Lens), Gallina (Stade Français), Poli (Audun-le-Tilche), Pottier (Servette, Suisse)

Effectif : Bourdel, Chlosta, Deloffre, Dogliani, Gallina, Grobarcik, Kicinski, Mouilleron, Poli, Pottier, Roussel, Schleider, Sérafin, Stiévenard, Tulik, Voloviec, Zénier, Ziemczak
© Olivier Moreau 2003