Printemps-été 1963 : on a fait le grand nettoyage au SCO, la moitié des titulaires est partie ! Marcel Loncle, Robert Lamartine et Joël Pillard s'en vont poursuivre leur carrière à Rennes, à Montpellier et au Havre, Rouaï retourne dans son pays, Hnatow prépare sa reconversion chez les Chamois Niortais et Célestin Oliver en fera bientôt de même en Provence. Alphonse Le Gall prend les rênes de l'équipe amateur, si bien que Claude Bourrigault reste le seul vétéran de la finale de 57 ; encore ne joue-t-il que le premier match de la saison avant de partir à Rennes.
Un démarrage plutôt convenable, d'ailleurs, puisque le SCO obtient le nul chez le Stade Français. Mais c'est trop beau : s'engage une série désastreuse qui conduit le SCO à 'avant-dernière place au quart du championnat. C'est seulement à l'occasion de son cinquième match à domicile qu'il renoue avec la victoire (après avoir été mené ; but de la victoire à la 88'). C'est le déclic : dans la foulée, il remporte trois autres succès dont un à Valenciennes (3-1). Le voici durablement installé au milieu du championnat. Il faut croire que la défense a enfin pris ses marques. Dans ses rangs, le jeune Pierre Bourdel (25 ans), arrivé de son Languedoc natal, a trouvé toute sa place : il la tiendra pendant de très longues années, titulaire indéfectible.
En coupes, c'est encore une année blanche pour le SCO : il chute dès les seizièmes de finale devant le Racing Club de Lens (1-1 puis 2-1). De leur côté, les promus nantais font presque aussi bien que les Angevins en 1957 puisqu'ils atteignent la demi-finale pour leur première année parmi l'élite : ils affrontent eux aussi les Girondins de Bordeaux mais sont battus. En Coupe Drago, qui continue à péricliter sans avoir jamais vraiment passionné, le SCO gagne à Boulogne-sur-Mer, élimine Le Havre mais s'incline devant l'Union Sportive de Forbach. Les Lorrains iront jusqu'à la finale : à Bonal, Sochaux l'emportera 4-0 devant 3.596 spectateurs.
En championnat, le SCO court dans un gros peloton. A la faveur d'une série de bons résultats (victoires devant Valenciennes et Sedan puis à Colombes), il s'empare de la cinquième place. Il ne reste alors que cinq journées. Seulement, les Angevins craquent à Toulouse (0-4), peinent (nuls devant Monaco et à Lyon) puis renoncent (défaites devant Nîmes et à Bordeaux) pour terminer dixièmes : à deux points du sixième... et à deux points de la relégation !
Précisément, le fait notable de ce championnat tient aux trois relégués : le Racing (vice-champion en 61 et 62), Reims (champion en 60 et 62, vice-champion en 63) et Nice (champion en 59). Une page importante de l'histoire se tourne car aucun de ces clubs prestigieux ne sera plus jamais champion. Les nouvelles valeurs s'appellent Saint-Etienne (champion), Monaco (vice-champion), Lyon (vainqueur de la Coupe) et bientôt Nantes...
Départs : Ballesteros, Hnatow (Niort, entraîneur-joueur), Lamartine (Montpellier), Loncle (Rennes), Oliver (Toulon), Pillard (Le Havre), Rouaï (Sidi Bel-Abbès, Algérie)
Arrivées : Bourdel (Béziers), Dalla Cieca (Rouen), Zénier (Le Havre), Ziemczak (Rennes)
Effectif : Bourdel, Bourrigault, Bruey, Chlosta, Dalla Cieca, Defnoun, Devis, Ehrhardt, J.-P. Gonfalone, Grobarcik, Kicinski, Parchard, Stiévenard, Thomas, Voloviec, Zénier, Ziemczak
© Olivier Moreau 2003