La saison
13ème en championnat de France de Première division professionnelle.
Huitièmes de finale de la Coupe de France.
Huitièmes de finale de la Coupe Drago.
Cette saison démarre mal : d'entrée, le SCO est battu à domicile par V.-A. Suivent 5 nuls étriqués et 2 défaites qui le placent en fâcheuse posture. Il faut attendre la neuvième journée pour voir un premier succès, face au Havre. Dès lors, le SCO se stabilise dans le ventre mou, marquant beaucoup de buts (victoires 3-0 sur le Stade, 4-1 sur Bordeaux, 4-1 sur Lens et 5-1 à Nice) et en encaissant plus encore (défaites 6-0 à Reims, 5-1 à Toulouse, 4-1 à Colombes, 5-0 au Havre, 3-1 à Valenciennes). Il se classe finalement treizième, sans être du tout menacé par la relégation. Dans les coupes, le parcours est aussi mitigé. Le SCO passe sans encombre les deux premiers obstacles (Saint-Malo de Marcel Loncle, puis Grenoble) mais chute lourdement contre l'OGC Nice, champion de France en titre il est vrai (3-0). Basculé en Coupe Drago, il écarte le Red Star mais est vaincu (une nouvelle fois !) par les Sedanais en terre ardennaise (3-2).
Cette saison 1959-60, très contrastée avec ses victoires éclatantes et ses lourdes défaites, marque indiscutablement un repli du SCO qui, à un titre ou un autre, avait bien plus brillé les quatre années précédentes. C'est en réalité l'amorce d'une période difficile. Pourtant, nos chers Angevins réalisent l'exploit de cette saison 1959-60 ! Il survient devant plus de 21.000 personnes rassemblées dans le stade Bessonneau car, en ce 3 janvier 1960, le SCO reçoit une équipe de rêve. En effet, le grand Stade de Reims, finaliste de la Coupe d'Europe des Champions quelques mois plus tôt, en bagarre avec Nîmes et le Racing pour conquérir un nouveau titre, présente un effectif jamais égalé : Colonna (alors 10 fois sélectionné en équipe de France),Wendling (3 sélections), Jonquet (57 sélections), Rodzik (sélectionné deux mois plus tard), Leblond (4 sélections), Siatka (sélectionné six mois après), Piantoni (32 sélections), Muller (4 sélections), Kopa (35 sélections), Fontaine (19 sélections) et Vincent (37 sélections) ! A l'aller, le SCO a été étrillé 6 à 0 !
A la mi-temps, rien n'est joué mais le SCO vire en tête : l'Angevin Lamartine, transfuge du Stade de Reims, a ouvert la marque à la demie-heure de jeu, Lucien Müller a égalisé peu avant la mi-temps mais dans la minute suivante Wendling a marqué contre son camp. Dans l'ambiance qu'on imagine, les hommes de Blondel ressortent des vestiaires avec un énorme appétit... et ne tardent pas à se repaître de la défense rémoise : par Bruey (49') et Wognin (52'), les scoïstes portent leur avantage à 4-1 ! Pendant que Nîmes (3-1 à Bordeaux) et le Racing (5-2 à Strasbourg) s'imposent aisément à l'extérieur, le grand Stade de Reims boit le bouillon à Angers. En fin de partie, le SCO aggrave encore l'addition par Wognin (85') et Ben Fadah clôt ce match historique en inscrivant un sixième but. Le Stade de Reims, laminé, n'avait pas subi une telle défaite depuis cinq ans. L'exploit des Angevins est d'autant plus significatif que les Rémois emporteront aisément le championnat de France...
Départs : Couronne (Nantes), Loncle (Saint-Malo), Rouaï (Algérie), Sbroglia (Lyon)
Arrivées : Ben Fadah (Alès), Lamartine (Reims), Le Gall (Bordeaux), Pillard (Racing)
Effectif : Ben Fadah, Bourrigault, Bruey, Camoin, Dereuddre, Devis, Fragassi, Hnatow, Kowalski, Lamartine, Le Gall, Neau, Parchard, Pasquini, Pillard, Poirier, Rousseau, Wognin, Zaetta
© Olivier Moreau 2003