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Déroulé de la saison 1957/58

La saison

4ème en championnat de France de Première division professionnelle.
Seizièmes de finale de la Coupe de France.
Deuxième tour de la Coupe Drago.
 
Après la très belle saison d'apprentissage de 1956-57, le SCO aborde le nouveau championnat avec une ambition raisonnable mais certaine. D'ailleurs, «Le Parisien» le classe parmi les outsiders pour le titre ! Walter Presch étant parti à Lausanne, il faut trouver un remplaçant à sa hauteur. Une fois de plus, le choix se porte sur un entraîneur peu connu du grand public mais réputé pour ces qualités de formateur, le Normand Maurice Blondel. Ancien joueur professionnel à Rouen où il fut champion de France 1940, il en est devenu l'entraîneur après-guerre. Il a ensuite entraîné Cherbourg pendant six ans avant d'effectuer une reparquable saison à Vendôme : il a mené les promus du Loir-et-Cher à la troisième place ex-aequo du goupe ouest de CFA.
L'effectif scoïste est davantage remanié que les années précédentes : trois finalistes de la Coupe de France s'en vont (Henri Biancheri à Bordeaux, échangé contre StéphaneBruey, Kurt Schindlauer chez le néo-pro Forbach après avoir failli rallier Rouen, et Jean Tison à Troyes).
Pour la première journée du championnat, le SCO a l'honneur de recevoir le Stade de Reims. Pour l'occasion, le match estdécalé du dimanche au mardi et se joue en nocturne, ce qui constitue une première pour un match de championnat à Angers. Devant une nombreuse assistance (plus de 15.000 spectateurs), les Angevins s'inclinent 1-0 devant le futur champion de France.
Le parcours du SCO est pour le moins curieux : autant ses résultats sont satisfaisants à l'extérieur (victoires à Colombes,à Metz et à Lyon, parités à Béziers et Nice pour deux défaites à Nîmes et Lens), autant ils sont décevants à domicile : après Reims, Toulouse et Valenciennes s'imposent à Bessonneau et Lille, Marseille et Alès obtiennent le nul ; seul Monaco s'incline. L'équipe du SCO a certainement du potentiel mais elle ne parvient pas à le mettre en oeuvre sur ses terres.
Cependant, plusieurs Scoïstes sont sélectionnés dans les équipes de France : Bruey et Hnatow en "B" et Loncle en "espoirs". Enfin, la consécration arrive le 27 octobre 1957 à Bruxelles. Dans un match très important car les Bleus y jouent leur qualification pour la Coupe du Monde suédoise de 1958, Stéphane Bruey est aligné par les sélectionneurs nationaux. Il devient ainsi le premier Scoïste à porter le maillot de l'équipe de France. Sans donner toute sa mesure, il se sort tout de même honorablement de sa tâche et contribue à la conquête du point de la qualification. Deux mois plus tard, il obtient sa deuxième cape à l'occasion d'un match amical contre la Bulgarie.
Pour clore l'année 1957 en beauté, le SCO réalise un retentissant exploit en s'imposant à Reims qui subit ainsi la première défaite sur son terrain (3-2). Les buts victorieux sont rentrés par Legrand, Bourrigault et Hnatow, grâce à notre nouveau Tricolore Stéphane Bruey, «déterminant». Ce magnifique succès vient confirmer le redressement observé depuis début décembre. Dès lors, le SCO ne va cesser de remonter au classement, réalisant une superbe deuxième partie de saison. Les matches retours sont entamés par sept victoires consécutives ! Après Nice (2-1) et Reims, le SCO bat en effet Lyon (2-1), Marseille (1-2), Toulouse (1-3), Béziers (3-1) et Lille (2-3). Le voici troisième.
La suite est un peu plus laborieuse face à de rudes adversaires tels que Valenciennes, Nîmes, Monaco, Sedan, ou Sochaux mais la saison se termine en fanfare. Après un nouvel exploit chez le champion en titre (3-0 à Saint-Étienne), il conclut la saison en écrasant Lens 5 à 0 devant près de 10.000 spectateurs. Ce résultat lui permet de finir deuxième ex-aequo derrière l'intouchable Stade de Reims : devancé au goal-average (1,41) par Nîmes (1,56) et par Monaco (1,43), il se classe officiellement quatrième avec l'exceptionnelle particularité d'avoir marqué plus de points à l'extérieur qu'à domicile ! Nantie désormais d'une solide réputation et d'un copieux public, l'équipe du SCO fait bien partie des meilleures de France.
Cet éclat ne saurait être terni par les contre-performances enregistrées en coupes. S'il n'a fait qu'une bouchées des amateurs briochins en 1/32 de Coupe de France, le SCO s'est incliné lourdement dès le tour suivant face... aux Girondins de Bordeaux, revanche de la saison précédente. En Coupe Drago, il est éliminé d'entrée par le Stade Olympique Montpelliérain, sans grands regrets.

Départs : Biancheri (Monaco), Friedrich (Roubaix), Guidoni (Aix-en-Provence), Guttowski (la Roche-sur-Yon), Jackstell (Stade français), Konrady (Stade français), Krislack (Besançon), Schindlauer (Forbach), Tison (Troyes)

Arrivées : Bruey (Monaco), Devis (Saint-Nazaire), Legrand (Rennes), Rouiai (Besançon), Rousseau (Roubaix), Thomas (Saint-Pierre, Nantes), Wognin (Sète), Zaetta (Nantes)

Effectif : Bourrigault, Bruey, Camoin, Devis, Fragassi, Hnatow, Kowalski, Le Gall, Legrand, Loncle, Obed, Pasquini, Rouiai, Rousseau, Sbroglia, Thomas
© Olivier Moreau 2002