La saison
6ème en championnat de France de Deuxième division professionnelle.
8èmes de finale de la Coupe de France.
Demi-finale de la Coupe Drago
En cet inter-saison 1954, le football angevin est un deuil : le valeureux Club Sportif Jean-Bouin, le "CSJB", se résigne à dissoudre sa section de football. Les établissements Bessonneau, gravement fragilisés par les changements économiques et techniques, ne sont plus capables d'entretenir le club. Remonté en Division d'honneur dès 1949, le deuxième club angevin disparaît tristement. De nos jours, seule subsiste la section d'athlétisme qui organise le Cross du Courrier de l'Ouest. La section de basket-ball, championne de France juniors féminines en 1952, a donné naissance à l'Anjou Basket Club en fusionnant avec la Vaillante trente ans plus tard.
Au niveau international, l'événement vient de Suisse où, à la surprise générale, une Allemagne de l'Ouest disons... étonnamment fraîche (ah ! la qualité du "suivi médical", déjà...), bat la Hongrie, si talentueuse et hyper-favorite, en finale de la Coupe du Monde (soyons juste : le talent de feu Fritz Walter y était aussi pour beaucoup...). Du coup, le SCO recrute en cours de saison "son" Allemand en la personne de Reinhold Jackstell qui fera les beaux jours du stade Bessonneau. L'effectif du SCO, comme dans la plupart des clubs de l'époque, posséde, outre sa touche "germanique" (Jackstell, Schindlauer, Friedrich, Walter), une forte consonnance polonaise (Guttowski, Jabstrewski, Kowalski, Krislack, Michlowski) ou italienne (Biancheri , Pasquini, Sbroglia) née de l'immigration de l'entre-deux-guerres.
Pour la cinquième année consécutive, le SCO entame sa saison par une défaite (1-0 à Béziers) qui, heureusement, ne reflète en rien le parcours qui suit : grâce à une belle série de résultats, le SCO se place dans le trio de tête dès la quatrième journée. La réception des "ardents Ardennais" le 19 septembre marque un coup d'arrêt : malgré la présence de 13.670 spectateurs, les Scoïstes chutent lourdement (6-2) face aux futurs champions. Comme souvent, l'arrivée du mauvais temps marque un autre fléchissement mais finalement, le SCO se stabilise tout au long de la saison aux alentours de la septième place. Un dernier nul à Toulon lui coûte sa cinquième place au profit de Valenciennes ; parmi les autres résultats de cette saison paisible et prospère, on note surtout des victoires discrètes mais nombreuses pour quelques défaites marquantes (4-1 et 3-1 à domicile dans les derbies contre Nantes et Rennes et - chose rare - 3-1 sur le terrain du CAP).
Auteur d'un bon championnat, le SCO se fait surtout remarquer en coupes. En Coupe de France, il élimine Chambly en trente-deuxième de finale puis écarte l'équipe de Lens qui joue pourtant en Première division (3-2 à Brest). Pour la deuxième fois de son histoire après 1948, voilà le SCO en huitième de finale à Brest (à nouveau) où il affronte le Havre Athletic Club. Les deux équipes se valent, elles finiront très près l'une de l'autre en championnat (Le Havre quatrième, Angers sixième). Hélas, dans un match serré, c'est le club doyen qui l'emporte par un unique but. Le SCO est donc reversé en Coupe Drago (troisième tour) où il élimine Sochaux puis Roubaix. Malheureusement, la demi-finale l'oppose aux terribles Sedanais : à Rouen, les Angevins sont logiquement battus (4-2). En finale au Parc des Princes, Sedan s'inclinera à son tour devant Saint-Etienne.
Départs : Bahl (Roubaix), Borkowski (Strasbourg), Brocheteau (?), Lukac (Bordeaux), Magnin (Sochaux), Maréchal (Châteaugontier), Nilsson (Marseille), Pacques (?), Poirier (?), Rousseau (Sochaux), Samzun (Gien), Tagliagossi (Béziers), Vandooren (Stade français)
Arrivées : Biancheri (Sochaux), Jackstell (Lens), Kryslack (Sète), Reigner (Sochaux), Schindlauer (Innsbrück), Vaslin (CSJB)
Effectif : Biancheri, Bourrigault, Friedrich, Guttowski, Jabstrewski, Jackstell, Kowalski, Krislack, Michlowski, Moureau, Pasquini, Reigner, Sbroglia, Schindlauer, Tison, Vaslin, Walter
© Olivier Moreau 2002