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Déroulé de la saison 1947/48

La saison

7ème en championnat de France de Deuxième division professionnelle.
1/8 de finale en Coupe de France.
 
La première victime de l'échec de 1947 est le valeureux Georges Meuris qui, après avoir fêté ses quarante ans au printemps, s'alignait de moins en moins souvent même s'il tenait encore dignement son rang. Premier entraîneur historique du SCO, il est le premier évincé. Il rejoint le CSJB comme... entraîneur-joueur tandis que son brillant fiston Robert est recruté par le C.O. Roubaix-Tourcoing, nouveau champion de France. André Simonyi est promu entraîneur-joueur du SCO, Henri Béziau remplace Eugène Blot à la présidence du SCO omnisport, Félix Gerdrat restant à la tête de la section football-association et Henri Cottenceau demeurant directeur sportif.
Les légitimes ambitions du SCO, à l'entame de cette troisième saison professionnelle, sont rafraîchies d'entrée par une défaite à domicile contre l'OGC Nice. Une semaine plus tard, il s'incline à Troyes. La volée infligée aux Parisiens du CAP redonnent un peu d'espoir (4-0) mais les résultats suivants sont mauvais : le SCO s'enfonce alors qu'il n'avait jamais connu que la gloire depuis son arrivée en D2. Au bout de six journées, il est 18ème. Les départs de joueurs de classe comme Aston, Firoud ou Raphy pèsent lourd. L'avenir du club est en jeu car cette saison les trois derniers risquent théoriquement la relégation (alors que le professionnalisme était jusque là un cercle fermé). Le 12 octobre, les Angevins sont écrasés 6-1 à Lens puis, après une courte victoire contre Amiens qui les fait remonter à la 14ème place, le comble est atteint à Bordeaux le 2 novembre 1947 : le SCO subit une humiliante défaite 10 à 2 ! Le dimanche suivant, le nouvel échec au stade Bessonneau (le Lyon Olympique Universitaire s'impose 3-1) scelle l'échec de Simonyi. Il passe la main à Roger Magnin, attaquant recruté juste avant le désastre de Bordeaux, et quitte le club après une ultime rencontre à Nantes : le choc psychologique a joué car les scoïstes l'emportent 3-2 avec un but de Simonyi en guise d'adieu. Dès lors, de manière régulière, les résultats s'améliorent et le classement du SCO avec : 13ème en décembre, 10ème en mars, 7ème en avril. Au final, il se classe à égalité avec le 6ème Lyon, derrière les grands noms que sont Nice, Le Havre, Rouen et Bordeaux. Seuls les Sports Réunis de Colmar, deuxièmes et ainsi promus en D1, créent la surprise. Hormis un début catastrophique, le SCO a une nouvelle fois tenu son rang.
Il en est de même en la Coupe de France, grande satisfaction de la saison : exempts des tours préliminaires, le SCO élimine Roche-la-Molière, club miracle du football amateur, en 1/32ème de finale et tombe contre l'Olympique de Marseille. Présent en D1 depuis l'origine, l'OM n'est rien d'autre que le futur champion de France ! Son effectif ne compte que des vedettes internationales : Aznar, Bastien, Bihel, Dard, Pironti, Rodriguez, Zatelli ont porté le maillot de l'équipe de France, Scotti le portera bientôt. De toute la saison, les Olympiens ne laisseront échapper qu'un point à domicile ! Heureusement, le SCO est en forme ce 1er février 1948. En deux semaines, il est allé battre Valenciennes 3-0 puis le CAP 4-0. A Saint-Etienne, après avoir été mené 3-1 à vingt minutes de la fin, le SCO réalise l'exploit de contraindre Marseille à la parité (3-3, 9 corners à 7), ce qui conduit à un match d'appui à Bordeaux quatre jours après. La performance du SCO n'est pas un hasard et à la onzième minute, Michlowski ouvre la marque. A la pause, le SCO mène 1-0. Comme il fallait s'y attendre, l'OM fait le forcing à la reprise. Malgré la résistance angevine, Bykadoroff est battu par deux fois (58' et 68'). Malgré ce renversement, les scoïstes ne perdent pas courage et sont rapidement récompensés de leurs efforts : "Nino", recruté en cours de saison, égalise à la 72'. Le temps réglementaire s'achève sur ce score : les Angevins ont contraint le glorieux Olympique de Marseille à disputer la prolongation. Et, comble de l'exploit, "Nino" réalise le doublé à la 112', offrant ainsi une sensationnelle qualification pour les 1/8 de finale.
Après avoir affronté le Racing en 1947 et avoir éliminé l'OM, ne reste plus au SCO qu'à compléter un formidable triptyque : disputer sa qualification en quart de finale à l'autre grand club français de l'époque, le Lille Olympique Sporting Club, champion en 1946, finaliste de la Coupe en 1945 puis vainqueur en 1946 et 1947, autrement dit : la référence. Dans son stade préféré de... Bordeaux, le SCO présente la composition suivante : Bykadoroff - Chipponi, Magnin, Schirschin - Kadmiri, Combot - Gomez, "Nino" - Toscanelli, Michlowski, Samzun. Dans leur élan euphorique, les Angevins parviennent de nouveau à ouvrir la marque par Jean Combot et mènent à la mi-temps, comme contre Marseille. Hélas, les Lillois s'avèrent plus forts et finissent par l'emporter 3-1. La belle prestation du SCO laisse de gros espoirs pour la saison 1948-49.

Départs : Aston (Stade français), Cisneros (Racing), Dard (CA Paris), Firoud (Nice), Magnin (Sochaux), Marangoni (?), Georges Meuris (CSJB Angers), Robert Meuris (Roubaix), Perrin (CSJB Angers), Raphy (Nice), Sanfiliu (Châteaugontier), "Srab" (Paris ?), Vasquez (Racing)

Arrivées : Bersoullé (Red Star), Esteban (Angoulême), Lévin (Toulon), Mathé (?), Michlowski (Sochaux), "Nino" (Cannes), Peynaud (Le Mans), Ramnout (?), Schirschin (Toulon)

Effectif : Bergeon, Bersoullé, Bykadoroff, Chipponi, Combot, Duquesnoy, Dussotois, Escolivet, Esteban, Gomez, Guillem, Kadmiri, Lebouc, Lévin, Magnin, Marangoni, Martin, Mathé, Michowski, "Nino", Ramnout, Samzun, Schirschin, Simonyi, Thuau, Toscanelli, Tournade
© Olivier Moreau 2002