La saison
3ème en championnat de France de Deuxième division professionnelle.
1/8 de finale en Coupe de France.
Après les espoirs nés en 1945-46, la deuxième saison du SCO en championnat professionnel s'annonce comme un marathon devant conduire à l'élite : la D2 est fondue en un seul groupe de 22 équipes : Alès, Amiens, Angers, Angoulême, Antibes, Avignon, Besançon, Béziers, Clermont, Colmar, Douai, Le Mans, Lyon, Nantes, Nice, Nîmes, Paris (CA), Perpignan, Sochaux, Toulon, Troyes et Valenciennes. Sochaux, seule équipe réléguée de D1, dominera nettement ce championnat (141 butsmarqués, le record tient toujours) : une seule place sera à prendre derrière les Lionceaux. Or c'est précisément contre eux que le SCO entame sa saison au stade Bessonneau le 18 août 1946. Malgré un effectif encore amélioré par rapport à la saison précédente avec l'arrivée de Firoud, de Raphy, de Badin, il s'incline 2-0 devant 4.000 spectateurs. Heureusement, il se reprend bien avec 5 victoires, 2 nuls et une seule défaite lors des huit rencontres suivantes. Comme en 1945-46, il figure dans les équipes de tête durant tout le championnat.
En Coupe de France où il fait son entrée au 5ème tour, le SCO élimine l'Union Athlétique de Cognac, la Vie au Grand-Air de Saint-Maur (qui deviendra fameuse par son équipe de handball) après un match d'appui, et le Stade Béthunois : pour la première fois de son histoire, voici le SCO en huitièmes de finale. Naturellement, l'adversaire est un gros morceau puisqu'il s'agit du Stade de Reims, 4ème du championnat la saison précédente et qui finira vice-champion de France. A Bordeaux, les Angevins sont logiquement éliminés - avec les honneurs - par 2 à 1. Dès la semaine suivante, le SCO qui figure en 7ème position, accueille en rafale des équipes du sud : il étrille Perpignan (7-1) et Antibes (8-2), domine Béziers (1-0) mais chute devant 9.000 spectateurs face à un rival direct pour la montée, l'Olympique d'Alès (3-4). Heureusement, il réalise un exploit unique le 10 avril en allant s'imposer 2-0 à Sochaux grâce à deux buts de Victor Gomez et d'André Simonyi.
Car le SCO a effectué l'un des plus sensationnels recrutements qu'on ait jamais vus en D2, encore de nos jours : l'arrivée de l'ailier gauche Fred Aston en décembre suivi par son ami et ancien équipier Simonyi en février pourrait tenir du miracle. Il s'agit en effet de deux authentiques stars : Aston (qui a aujourd'hui 89 ans) a porté 31 fois le maillot de l'équipe de France dont la dernière en mai 1946, tandis que Simonyi, d'origine hongroise, compte 4 sélections en équipe de France, la dernière en 1945 ; ils ont constitué ensemble l'une des paires les plus redoutables d'Europe. Le miracle a un nom : Georges Meuris, avec qui ils furent champions de France en 1941 et vainqueurs de la Coupe de France en 1942 pour le Red Star.
Le SCO finit le championnat par 10 victoires et 2 nuls en 13 rencontres ! En 22 matches, Simonyi a inscrit 17 buts. Hélas, la seule défaite pèse lourd car, après un épuisant voyage en auto, elle est concédée à l'Olympique d'Alès, une nouvelle fois, si bien que lors de la dernière journée, les Alésiens n'ont qu'à battre Nantes 2-0 pour retrouver la D1. Malgré ou à cause de cette formidable saison, la déception angevine est immense et les conséquences ne tardent pas...
Départs : Campiglia (Lille), Pierre Combot (Morlaix), Devos (Douai), Vermeiren (?)
Arrivées : Aston (Red Star), Badin (Red Star), Chipponi (Rennes), Cisneros (Caracas), Dard (Marseille?), Dussotois (Stade français), Firoud (Rennes), Gomez (Strasbourg), Kadmiri (Red Star), Martin (Caracas), Raphy (Rennes), Simonyi (Rennes), Thuau (Valenciennes)
Effectif : Aston, Badin, Bykadoroff, Chipponi, Cisneros, Jean Combot, Dard, Dussotois Firoud, Gomez, Kadmiri, Lebouc, Martin, Georges Meuris, Robert Meuris, Perrin, Raphy, Sanfiliu, Simonyi, "Srab", Thuau, Toscanelli, Vasquez
© Olivier Moreau 2002