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Déroulé de la saison 1942/43

La saison

Champion de France amateur (zone occupée).
1/16 de finale de zone en Coupe de France.
 
Les dirigeants du SCO ont pris une décision qui va bouleverser l'histoire du club : ils ont recruté Georges Meuris comme entraîneur-joueur. C'est la première fois que le SCO se dote ainsi d'un technicien. Meuris apporte avec lui son immense expérience, son talent et sa science du football : en particulier, il importe le WM qui va se révéler une arme redoutable.
Belge naturalisé français, Meuris, surnommé "le père Chuche", a 35 ans et une belle carrière derrière lui. Il a joué pour l'Olympique Lillois, les Sports Olympiques Montpelliérains, l'Union Sportive Valenciennes-Anzin et de 1936 à 1942 pour le Red Star. Son palmarès est riche de deux titres de champion de France professionnel (1933 avec Lille et 1941 avec le Red Star) et d'une sélection en Equipe de France (France-Irlande en 1937) ; il vient tout juste de remporter la Coupe de France avec le Red Star, ce qui montre qu'il a encore de beaux restes. Le SCO a également engagé Ramon Sanfiliu, un international espagnol en provenance de Toulouse.
La saison démarre par la Coupe de France : d'emblée le SCO fait tonner son attaque : il l'emporte 5-0 contre l'AS du Centre à Tours puis 6-0 contre le Sporting Club de Saumur. Au 4ème tour, "plus scientifique" il domine Blois puis se qualifie au 5ème tour aux dépens de l'équipe parisienne de l'Association Sportive de la Bourse (3-1). Son cinquième match de Coupe l'oppose aux professionnels du Stade-CAP (le Stade Français et le Cercle Athlétique de Paris ont regroupé leur effectif) : il est battu 3-0 à Saint-Ouen. La Division d'Honneur d'Anjou réunit huit clubs : AC Amboise, SCO Angers, CO Cholet, Stade Lavallois, Saint-Pierre de Nantes, SC Saint-Nazaire, ASPO Tours et US Le Mans II (l'équipe I est passée professionnelle). Le SCO démarre bien avec un succès 6-0 contre Laval : Rémi Perrin marque trois buts. Encore vainqueur à Cholet, il marque le pas en novembre puis devient presque irrésistible à partir de décembre : 7 victoires et une seule défaite (à Laval qui se venge ainsi). Le problème, c'est que les Nazairiens ont fait aussi bien. La dernière journée servira donc à départager les deux équipes et déterminera le champion. A l'aller, les Maritimes l'ont emporté 2-0 mais les Scoïstes ont l'avantage du terrain. Pourtant, ils sont menés à la mi-temps. Heureusement, l'ailier gauche Conotte parvient à égaliser. Les deux équipes sont à égalité, il faut disputer un match d'appui. Il a lieu à Nantes le 11 avril. Après prolongation, le SCO l'emporte 1 à 0 grâce à un but de Meuris sur pénalty. Les Angevins sont champions, ce qui n'est que justice car Godard, victime d'un coup, est resté groggy pendant toute une mi-temps : il n'y a pas de remplaçant à cette époque.
Le SCO est qualifié pour la phase finale du championnat de France amateur et son adversaire est l'Association Sportive de Deauville-Trouville, championne de Normandie. A Angers, les deux "teams" font match nul 0 à 0 : il faut à nouveau recourir à un match d'appui, à Pont-l'Evêque le 2 mai. C'est à nouveau l'égalité (2-2). Mais les Normands ont fait jouer le gardien Le Guern qui n'était pas qualifié et le SCO obtient son billet sur tapis vert. Et le voici en demi-finale du championnat de France amateur (zone occupée) face aux Aquitains du Bordeaux Etudiants Club, à La Roche-sur-Yon : Perrin, Meuris sur penalty et Jean Combot par deux fois signent le net succès du SCO. Pour la première fois, il atteint une finale nationale. La rencontre a lieu au Stade de Paris à Saint-Ouen le 30 mai 1943. Pour vaincre le Racing Club Franc-Comtois venu de Besançon, le SCO aligne son équipe type : Radigois - Lebouc, Sanfiliu - Meuris, Godard, Bergeon - Combot, Penvern, Samzun - Perrin, Conotte. "Déjouant une nouvelle fois les pronostics", le SCO impose sa tactique plus moderne du WM. A la 42ème minute, "Combot, démarqué, avance, passe à Perrin qui feinte avec aisance (...) et du gauche des vingt mètres, place en plein coin droit un ras-de-terre imparable". En seconde mi-temps, une "balle sèche de Meuris sur coup franc échappe au contrôle du grand Genin ; Combot à l'affût, l'en déleste promptement et le pose dans les filets". La marque finale est de 2 à 0 pour les Angevins : le SCO est champion de France ! La semaine suivante, au vélodrome Montesquieu, l'équipe scoïste présente le challenge Rimet à la foule de ses supporters. L'effet Meuris n'a pas tardé à agir. Les Angevins vivent dans une paix relative, plus ou moins résignée, plus ou moins désirée, plus ou moins combattue. Mais autour de la Méditerranée, les Alliés sont passés à l'offensive.

Effectif : Allary, Bergeon, Albert Combot, Jean Combot, Conotte, Godard, Lebouc, Leymet, Mallivet, Meuris, Penvern, André Perrin, Rémi Perrin, Radigois, Rochard, Samzun, Sanfiliu, Tournade
© Olivier Moreau 2001