2001, l'odyssée du SCO ? Non, c'est l'histoire d'une saison ratée, qui ne laissera même pas de vrais regrets tant le SCO aura été loin d'atteindre le niveau requis.
Lors de l'intersaison 2000, Denis Goavec adopte la stratégie de recrutement qui a réussi un an plus tôt et qui avait déjà donné de si bons résultats à Saint-Brieuc. Il s'agit de stabiliser le plus possible l'effectif existant, de recruter quelques jeunes prometteurs et d'y adjoindre si nécessaire deux ou trois joueurs expérimentés. Après avoir dévalisé Segré en 1999, le SCO en fait de même avec Thouars et Romorantin : David Granger (24 ans) dans les buts, Xavier Benaud (25 ans) en défense et Lionel Duarte (24 ans) au milieu arrivent des Deux-Sèvres et les milieux Vincent Carlier (20 ans) et Rachid Zerdouk (23 ans) du Loir-et-Cher. S'ajoutent à eux Yoann Tapella (24 ans), buteur de Besançon et Roland Vieira (21 ans), ancien vainqueur de la coupe Gamberdalla, prêté par l'Olympique lyonnais, dont on attend beaucoup.
En l'absence de recrutement de joueurs expérimentés, l'effectif du SCO aura-t-il le niveau de la D2 ? La réponse se dessine rapidement. Dès la 5ème journée, le SCO, incapable de gagner, est relégable. La défense, qui encaisse trois buts à chaque match, nécessite un renfort urgent. C'est ainsi qu'arrive en Anjou Gilles Kerhuiel, 31 ans, arrière formé à Lorient où il a fait l'essentiel de sa carrière, y compris une saison comme titulaire en D1. Expulsé dès son premier match, il ne prend pas part à la première victoire scoïste, lors de la 9ème journée. Malheureusement, ce succès pourtant redoublé à la 11ème journée, n'est qu'un feu de paille. Le SCO ne sortira plus de la zone rouge.
Cause ou conséquence, les mauvais résultats se conjuguent à la mauvaise ambiance qui s'est installée d'emblée dans l'effectif. Denis Goavec voulait stimuler ses joueurs en établissant une saine émulation mais elle vire à la rivalité. Certains joueurs contestent les choix de l'entraîneur. Dès novembre, alors que les piètres résultats s'accumulent, la relation de ce dernier avec le président se dégrade à son tour.
En décembre, Hutteau qui n'était n'est aligné qu'épisodiquement et Vandevoorde quittent le club après un accord financier. Parallèlement, l'organigramme est modifié : Jacques Filnambu est nommé directeur sportif, ce qui signifie le rétrécissement des prérogatives de Denis Goavec. Le 19 janvier, ce dernier et son adjoint Eric Lecouvreur sont mis à pied. Il leur est reproché d'avoir manqué le recrutement, d'avoir refusé d'adapter leur tactique de jeu et d'avoir rompu le lien avec les joueurs. Ils seront licenciés trois semaines plus tard, ce qui provoquera la démission de Nicolas Briant, l'un des membres du quator qui dirige le club.
Pour les remplacer, le SCO fait appel à un ancien Scoïste. A une saison près, Stéphane Mottin a fait ses classes et toute sa carrière carrière professionnelle au SCO. Après trois saisons comme entraîneur à l'Intrépide, il était dans l'encadrement technique du SCO depuis le début de la saison. Il est assisté par Jacques Landreau. Comme aucun d'eux ne dispose du diplôme requis, Jean-Paul Rabier sera recruté pour respecter le règlement.
Sur le terrain, le premier match de l'ère Mottin est une victoire en Coupe de France contre le Stade lavallois que dirige une vieille connaissance : Hervé Gauthier. Ce succès dans le derby en trente-deuxième-de-finale sera d'ailleurs la seule satisfaction de la saison, et elle est relative puisque le SCO est éliminé au tour suivant par une équipe de rang inférieur, le Stade de Reims, aux tirs aux buts. En Coupe de la Ligue, le SCO sort dès le premier tour, à Nîmes (4-2).
Au début du mois de mars, lors de la 30ème journée du championnat, Nancy, réduit à dix, l'emporte quand même à Jean-Bouin sur un but marqué à la dernière minute. Tandis que les Scoïstes sont hués, Vieira, au moment de rentrer au vestiaire, est insulté par un groupe de spectateurs, se rebelle et escalade le grillage de la tribune d'honneur pour s'expliquer manu militari, vite renforcé par des équipiers. Quelques jours plus tard, il est à son tour mis à pied.
Trois défaites successives enterrent le SCO. La fin de saison, désormais dépourvue de tout espoir, est l'occasion de préparer la suite. En coulisse, André Bodusseau, un Angevin qui a expérimenté de l'intérieur les difficultés du F.C. Tours quelques années plus tôt, est nommé directeur général en avril. Côté sportif, la fin de saison est meilleure (trois victoires et trois nuls pour une seule défaite), face à des adversaires en roue libre.
Au total, avec seulement sept victoires en championnat, la plus mauvaise défense et la troisième plus mauvaise attaque, le SCO finit dernier et retourne en National. Il est accompagné par l'Association sportive de Cannes qui n'avait jamais quitté la D1 et la D2 depuis la création des championnats professionnels en 1932. En contrepoint, la réserve scoïste est championne de division d'Honneur et retrouve les championnats nationaux.
Départs : Gaborit (La Roche-sur-Yon), J. Guillou (Rennes), Gr. Louiron (Le Mans), Peslier (Trélissac)
Arrivées : Benaud (Thouars), Carlier (Romorantin), Duarte (Thouars), Granger (Thouars), Kerhuiel (Châteauroux), Tapella (Besançon), Vieira (Lyon), Zerdouk (Romorantin)
Effectif : Benaud, Boucher, Bourgeais, Bouvier, Carlier, Citron, Duarte, Georges, Granger, Grossmann, Gunia, Hutteau, Kerhuiel, Lemasson, Le Paih, W. Louiron, Lucas, Marchand, Molinier, Neveu, Tapella, Vandevoorde, Vieira, Voisin, Zerdouk – Entr. Goavec puis Mottin
© Olivier Moreau 2015