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Déroulé de la saison 1991/92

La saison

2ème et barragiste en championnat de France de Deuxième division professionnelle.
16ème de finale de la Coupe de France.

Les deux glorieux anciens se retirent : Loïc Amisse et Pierre Vermeulen mettent un terme à leur carrière. Jérôme Gnako et Hervé Rollain sont promus en D1 respectivement à Monaco et à Lille. Quant à Joël Cantona, il poursuit ses étonnantes pérégrinations à La Rochelle. En contrepartie, Hervé Gauthier recrute trois joueurs du calibre de la D1 en pleine force de l'âge mais qui ont perdu leur place de titulaire : David Guion (Lille), Joël Fréchet (Lyon via Bastia) et Eric Stefanini (ex-Laval, en provenance du Red Star).

Rapidement en place, le jeune effectif angevin se montre vite performant et atteint la demi-finale de la Coupe de la Ligue, échouant à Reims. Alors que cette inter-saison est particulièrement agitée sur le plan administratif, avec les relégations pour raison financière de Nice, Bordeaux et Brest (D1), Avignon, Chaumont, Niort et Reims (D2), l'ironie veut que la finale se joue entre ces deux dernières ! Quant à Brest, elle part favorite du groupe A devant Angers, Laval, Rouen et Valenciennes.

Aubry étant indisponible, c'est le jeune Rodolphe Ardeois qui joue l'ouverture du championnat à Sedan ; le SCO l'emporte 2-0 et se place deuxième derrière Laval vainqueur de Tours 3 à 0. Puis Lagrange fait parler la poudre, son triplé offrant une large victoire contre Orléans (5-2). Mais le SCO perd des matches importants à Louhans, à Guingamp (Houzé marquant le but décisif sur pénalty à la dernière minute), à Valenciennes (0-2 devant plus de 10.000 spectateurs), et à domicile contre Tours : il glisse à la 6ème place. Il n'empêche que cette équipe, pas forcément brillante, est talentueuse et surtout très solide. A partir de la mi-septembre, elle réalise une série exceptionnelle en remportant cinq victoires consécutives, inscrivant 11 buts sans en encaisser le moindre, et s'empare de la 1ère place. Deux de ces victoires méritent une attention particulière.

Le 5 octobre, le SCO accomplit le plus court déplacement de son histoire en championnat professionnel, à Ancenis : le Racing Club local, dirigé par le président Jestin et l'inaltérable entraîneur Miklos Bérès, a en effet réalisé l'exploit de l'année en accédant à la D2 ! A la Davrays, il reçoit le SCO à guichets fermés ; Lévenard inscrit le but de la victoire angevine.

Deux semaines plus tard, c'est le match au sommet, contre Brest. Les 12.175 spectateurs de Jean-Bouin ont la joie d'assister au triomphe du SCO, large vainqueur par Lagrange, Viaud et Discolle. En vérité, l'équipe brestoise, qui avait remarquablement démarré la championnat, est complètement perturbée : en faillite, le club est placé en redressement judiciaire huit jours après et mis en liquidation la semaine suivante. Ses résultats seront bientôt annulés, si bien que la victoire angevine n'aura servi à rien. Coïncidence, le même jour le Red Star bat VA grâce à son excellente recrue Alain Gunia or ce dernier était suspendu : VA pose réserve ; commence une procédure administrative à rebondissements qui va polluer toute la saison.

La belle série scoïste se poursuit néanmoins avec un nul 0-0 au Mans puis deux belles victoires contre Rouen et Orléans (qui ne terminera d'ailleurs pas la saison). L'invincibilité de Jean-Marie Aubry ne prend fin que contre Louhans, après 751 minutes. La semaine suivante, la SCO subit sa première défaite depuis deux mois, sur un tir des 20 mètres de l'Audonien Girard ; il perd la tête du championnat. Ce n'est qu'un accident, comme le démontre l'étrillage de Guingamp dès le match suivant (6-0 dont un doublé de Lagrange) puis trois autres victoires. Le SCO repasse en tête et, creusant l'écart à l'entame de la ligne d'arrivée, ne semble plus pouvoir être rejoint. Avec six points d'avances (la victoire en vaut deux) à neuf matches de la fin, même en en ayant joué un de plus, " il ne peut rien leur arriver ", lit-on dans la presse.

C'est dans ce contexte que le 31 janvier le SCO reçoit Valenciennes pour assurer quasiment la montée : les 17440 spectateurs angevins ne s'y trompent pas. Une victoire et le SCO comptera huit points d'avance à huit journée de la fin ! Face à ce rival qui paradoxalement lui ressemble tant (la qualité du jeu, les moyens restreints, les grands passages à vide, le palmarès vierge), le SCO a toujours eu du mal. C'est VA qui ouvre le score en début de seconde période, par Slijepcevic. Heureusement, le SCO égalise dans les dix dernières minutes par un but de Malbeaux contre son camp. Il s'est fait peur mais conserve ses 6 points d'avance. " Sauf suicide collectif dans l'emballage final, Jean-Bouin renouera avec l'élite. "

Cette rencontre est pourtant révélatrice. La machine angevine se grippe. En Coupe de France, elle s'incline en 16ème à Cannes. En championnat, alors qu'elle paraît promise à la montée directe en D1 après onze ans d'absence, elle ne gagne plus aucun match, sauf à la Roche-sur-Yon, équipe de fin de classement. Le SCO est même battu à domicile par Ancenis puis à Beauvais, deux modestes équipes.

L'avance angevine n'apparaît qu'en trompe-l'œil car VA compte en réalité deux matches de plus à jouer : celui où le SCO aurait dû jouer contre Brest, et un autre à rejouer contre le Red Star, que les Nordistes remportent 1-0 grâce à Boskovic. Profitant du surplace angevin, VA refait son retard à toute vitesse.

Et c'est ainsi que le SCO, incapable de vaincre Le Mans et Rouen, cède la première place à Valenciennes, vainqueur à Dunkerque, au soir de l'avant-dernière journée ! Pour finir, il échoue face à Sedan à la dernière minute, et termine à trois points de VA, tombeur de Beauvais devant 15.000 spectateurs.

Le SCO n'a pas tout perdu, il lui reste la voie des barrages, en trois étapes : pré-barrage contre le troisième du groupe B, barrage contre le vainqueur de l'autre pré-barrage, et enfin en cas de succès barrage contre le 18ème de D1 ! Il remporte le pré-barrage contre la surprenante équipe d'Istres, non sans difficulté (1-0 après prolongation). Pour accueillir Strasbourg, qui a éliminé le Mans, il y n'y a que 7.000 spectateurs à Jean-Bouin : le SCO ne parvient pas à l'emporter malgré un but de Lagrange, conservant cependant toutes ses chances. Mais l'attaque angevine reste en panne devant les 23.000 supporteurs de La Meinau et le SCO est éliminé sans avoir perdu (0-0). Strasbourg, pas meilleur qu'Angers, montera en D1 au détriment de Rennes.

Au terme de cette saison, les sentiments sont contrastés : il y a bien sûr une énorme déception car le SCO a figuré plus de la moitié du championnat à la première place, et a compté une avance qui paraissait décisive avant de ne gagner qu'un seul de ses neuf derniers matches. Mais en dehors de cet écroulement peu compréhensible, il a joué résolument les premiers rôles, démontrant un vrai potentiel et une grande solidité.

Départs : Amisse (arrêt), Cantona (La Rochelle), Cissé (Viry-Châtillon), Gauvrit (Cholet), Gnako (Monaco), Rollain (Lille), Vermeulen (arrêt)

Arrivées : Ardeois (Cholet ?), Costa (Orléans), Fréchet (Bastia), Guion (Lille), Ramé (Challans), Rodriguez (Blois), Stéfanini (Red Star)

Effectif : Ardeois, Aubry, Cabanel, Costa, Daury, Deverge, Discolle, Fall, Fréchet, Guion, Lagrange, Levenard, Mottin, Perrocheau, Rabouan, Ramé, Rodriguez, Stéfanini, Viaud, Zago – Entr. Gauthier
© Olivier Moreau 2007