Après l'embellie de 87-88, la saison 88-89 n'a pas été à la hauteur des espérances : ce fut une année de raison, de sagesse financière et de reconstruction, ce qui n'a pas évité l'angoisse de la relégation. Or 1989-90 s'annonce encore plus relevée avec Lens et Laval, relégués de D1, Rennes, Niort et Le Havre qui tirent l'ensemble du plateau vers le haut. Le budget prévisionnel du SCO passe de 12,5 à 14,5 millions de francs malgré une légère baisse de la subvention municipale (de 5,8 à 5,5 millions).
Le club angevin mise à nouveau sur de jeunes joueurs talentueux : Patrice Cabanel, un arrière de 25 ans, vient d'être sacré champion de France de D2 avec Lyon ; Jérôme Gnako, 21 ans, champion de France de D1 en 1987 (il avait joué un match sous les couleurs bordelaises), arrive d'Alès. A eux s'ajoutent cependant trois " noms " : Joël Cantona, 22 ans, est le frère de l'international Eric et il a joué quelques matches avec l'OM ; autre Marseillais, l'avant-centre Marc Pascal, 27 ans, a incarné l'OM des Minots au milieu des années quatre-vingt. Enfin, s'il vient de la D3 sous les couleurs de Tours, Pierre Vermeulen, 33 ans, possède des titres de gloire dont beaucoup s'enorgueuilliraient : ancien international néerlandais (9 sélections de 1978 à 1983), il a été l'équipier de Johan Cruyff et de Ruud Gullit à Feyenoord puis a remporté le titre de champion de France de D1 avec le PSG en 1986.
Le démarrage est mauvais : l'ouverture à Valenciennes se traduit par une défaite contre " nos meilleurs ennemis ", Cabanel étant expulsé. Le SCO perd également son deuxième match, encore à l'extérieur mais Lagrange à marqué et recommencera les quatre matches suivants. Trois victoires de suite contre Lorient, Abbeville, et Lens devant 7.500 spectateurs replacent le SCO au milieu du classement. Bacconnier se fracture le coude contre les Lensois et manquera douze matches. Mais Lagrange repart de plus belle et inscrit encore six buts en cinq matches dont deux doublés : il contribue ainsi à la magnifique victoire contre le Stade rennais devant plus de 10.000 spectateurs : Rennes égalise à la 84' mais Moulin donne la victoire à la 86'. La semaine suivante, c'est Rollain qui arrache un point à Niort à la 89'. A mi-championnat, le SCO navigue à la 6ème ou 7ème place.
Puis les mauvais jours arrivent et avec eux les mauvais résultats, c'est-à-dire neuf matches sans victoire avant et après la trêve (qui dure presque un mois et demi). Le SCO recule à la 11ème place. En Coupe, après un parcours sans histoire il est éliminé en 32èmes de finale par le Racing, vainqueur 3-2 après prolongation.
Les Angevins réalisent un coup d'éclat fin février : ils l'emportent 4-1 à Lens (doublé de Lagrange l'ancien Lensois, buts de Viaud et Rollain). C'est un succès sans lendemain et la fin de saison est mi-figue mi-raisin. Le public ne s'y est pas trompé : de 6.217 spectateurs aux matches aller, la moyenne de fréquentation de Jean-Bouin est tombée à 3.300 pour les matches retour. Jean-Marie Aubry dispute les deux derniers matches, qui se soldent par autant de défaites à La Roche et face à Valenciennes. Il faut dire que les Nordistes jouaient la montée et n'échouent que d'un but derrière Rennes (44 points, +12 contre +11). Christophe Lagrange, 19 buts en championnat, termine deuxième derrière Jean-Pierre Orts. Avec une 10ème place obtenue sans sueurs froides et seulement 21 joueurs utilisés, le SCO s'est stabilisé au classement et dans son fonctionnement. La base paraît solide.
Départs : Chomlafel (Lens), Eyquem (Cherbourg), Guillot (Istres), Jacquinot (Istres), Maillet, Mehli A. (Créteil), Popovic (Perpignan), Sauvaget (Lille)
Arrivées : Cabanel (Lyon), Cantona (Anvers), Cissé (Libourne), Gnako (Alès), Pascal (Bordeaux), Vermeulen (Tours)
Effectif : Aubry, Bacconnier, Cabanel, Cantona, Chellat, Cissé, Discolle, Gehra, Gnako Lagrange, Levenard, Mehli N., Mottin, Moulin, Pageaud, Pascal, Perrocheau, Rabouan, Rollain, Vermeulen, Viaud – Entr. Gauthier
© Olivier Moreau 2006