Après cinq années de vaches maigres, le SCO n'est plus qu'un club moyen dans une compétition semi-professionnelle. Son budget (1 million d'euros), est très loin des gros bras (trois millions et demi à Mulhouse) et même des challengers (plus de 2 millions à Niort). Pourtant, en cette période où l'actualité footballistique est bien sûr dominée par la Coupe du Monde au Mexique que les Bleus achèveront à la troisième place, les départs sont peu nombreux : Paul Ravail part à Dijon et Camille Geffriaud à Abbeville après quatre saisons (mais il avait peu joué la saison précédente). L'arrière gauche Laurent Piniarski quitte le SCO après huit années de haut niveau. Il est remplacé par Marc Savrot, un jeune bourguignon prêté par Auxerre où il vient de gagner la Gambardella. Autres arrivants, les attaquants Mario Acosta, un Uruguayen qui après un séjour en Espagne (Burgos et Huelva) et en Italie (Taranova) est passé par l'Auvergne (Montferrand et Le Puy-en-Velay), et Babacar Thiam, Sénégalais de 27 ans qui jouait à Lorient.
C'est donc doté d'un effectif stable que le SCO attaque la saison 85-86 avec l'ambition d'assurer la maintien sans se faire peur. Pour l'ouverture, face à Beauvais, un but de Moulin offre la victoire au public angevin. La semaine suivante, le SCO obtient un remarquable nul 0-0 à Mulhouse, ce qui change agréablement des années précédentes. Puis Sauvaget et Acosta signent une nouvelle victoire à domicile devant plus de 5.000 spectateurs : le voilà deuxième du classement. Il s'agit d'une " renaissance à tous points de vue " (Courrier de l'Ouest) car les résultats sont acquis avec la manière. Le déplacement à La Roche-sur-Yon est victorieux, permettant au SCO de rester dans le sillage de surprenants Chamois Niortais.
Après quatre matches soldés par trois victoires et une parité qui équivaut à un succès, le club angevin se prépare à deux matches déjà décisifs pour la suite de la saison : la réception de Reims, un gros morceau, et le déplacement à Niort. Il a y plus de 10.000 spectateurs à Jean-Bouin pour la réception du Stade de Reims, une affiche qui évoque tant de souvenirs ! Malgré les buts de Savrot et de Larvaron, le SCO est accroché (2-2) et perd son premier point à domicile. Trois jours après, à la Venise-Verte, il tient tête aux Chamois conduits par un certain Abedi Pelé : mené à la marque dès la 9', il revient deux fois fois au score grâce à un doublé de Larvaron, mais échoue hélas à la dernière minute. Cette semaine cruciale a marqué ses limites ; il glisse à la cinquième place.
L'échec à Niort suscite une déception certaine. Si l'obstacle abbevillois est franchi sans encombre (2-0 à Jean-Bouin devant 6.400 personnes), le SCO butte ensuite sur Valenciennes et Guingamp. Dans ces conditions, la défaite 3-1 à Dunkerque passe aux yeux d'Atamaniuk comme un manque de sérieux de la part de ses joueurs. Il le déclare publiquement, les accusant d'avoir " la tête trop enflée ". Ils réagissent de la même manière et les relations entre l'entraîneur scoïste et ses joueurs ne va plus cesser de se dégrader. La venue de Strasbourg constitue toutefois un heureux intermède. Le grand club strasbourgeois est lui aussi agité : Daniel Hechter vient d'en prendre les commandes avec son bras droit Jean-Pierre Dogliani et sa première décision est de remplacer Francis Piasecki par Robert Herbin. Devant 9.000 spectateurs, le SCO remporte une nette victoire grâce notamment à un doublé de Grosbois. Mais il rate un nouveau rendez-vous important en échouant lourdement à Caen (0-3) une semaine après. Savrot se blesse gravement au genou la semaine suivante, ce qui va avoir de lourdes conséquences sur l'équilibre de l'équipe.
Pour pallier son absence, le SCO recrute Eric Denizart, 20 ans, formé à Lens où il a disputé 4 matches de première division. Ses débuts coïncident avec un piteux résultat : le SCO est accroché par le Red Star qui n'avait marqué qu'un point en seize journées ! Le mois de novembre est très mauvais : après un nul à Jean-Bouin face à Mulhouse devant 8.500 spectateurs, il est battu successivement par Quimper, La Roche-sur-Yon, Reims et Niort. Les rumeurs circulent quant à un éventuel limogeage d'Atamaniuk. Protégé par leprésident Bongibault, ce dernier reste en place. Juste avant la longue trêve (deux mois pleins !), le SCO relève timidement la tête, en championnat par une victoire à Abbeville qui le maintient à la huitième place et en Coupe où il se qualifie - difficilement - contre Perros-Guirrec.
Mi-février, la reprise a lieu à Millau où le SCO affronte en match amical l'équipe locale entraînée par Hervé Gauthier : en fin de saison, l'ancien Lavallois signera un contrat de trois ans pour diriger le centre de formation du SCO. C'est précisément l'entraîneur du centre de formation, Jean-Luc Casties, qui mène le SCO à la qualification en Coupe de France à La Roche-sur-Yon ; mais Atamaniuk retrouve sa place dès la semaine suivante. Après les espoirs nés de l'excellent début de saison, l'année 1987 se révèle extrêmement décevante : enchaînant quelques défaites (dont un 0-3 à Guingamp), le SCO enfile les matches nuls. Eliminé sans gloire par l'Olympique lyonnais (ténor de D2 aux résultats insuffisants, bientôt repris en main par le dirigeant d'une société d'informatique), il ne gagnera qu'une seule rencontre en onze matches de championnat : 1-0 contre un Red Star fantômatique, devant moins de 1.500 spectateurs ! Les problèmes relationnels entre Atamaniuk et son effectif sont depuis longtemps exposés au grand jour ; le comité directeur maintient le technicien dans ses fonctions jusqu'au terme de la saison mais pas au-delà. Pour clore, le SCO s'incline à Beauvais et termine sur son plus mauvais classement de la saison. Au moins n'a-t-il pas tremblé pour son maintien.
Départs : Chiarello (Cherbourg), Chollier (Rodez), Geffriaud (Abbeville), Piniarski, Ravail (Dijon), Verdon (La Rochelle)
Arrivées : Acosta (Le Puy), Denizart (Lens), Savrot (Auxerre), Thiam (Lorient)
Effectif : Acosta, Beaufreton, Bodet, Claudien, Denizart, Desbouillons, Falette, Grosbois, Larvaron, Le Gall, Maillet, Marin, Mehli N., Moulin, Perrocheau, Sauvaget, Savrot, Thiam - Entr. Atamaniuk
© Olivier Moreau 2006