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Déroulé de la saison 1966/67

La saison

3ème en championnat de France de Première division professionnelle.
1/4 finale de la Coupe de France.

L’intersaison, animée par la Coupe du Monde que l’Angleterre gagne chez elle par l’effet d’une défaillance oculaire de l’arbitre suisse M. Dienst, est plutôt calme du côté d’Angers. Les changements concernent surtout l’avant : outre les milieux Schleider et Ziemczak, les attaquants Zénier et Sérafin s’en vont. Pour les remplacer, Pasquini et Lacoste recrutent Claude Dubaële (26 ans) et Michel Margottin (22 ans).
Pour la septième fois en huit ans, le SCO démarre par une défaite, à domicile qui plus est. Les affaires s’engagent pourtant bien puisque Dubaële inaugure ses nouvelles couleurs en ouvrant le score dès la 5’. Mais les Nîmois de Pierre Pibarot égalisent à la demi-heure et marquent le but victorieux à une minute de la fin du match. Le SCO décroche ensuite un terne 0-0 en terre lilloise avant de concéder le nul au Stade de Reims. Puis il commence à décoller et s’installe rapidement dans les équipes de tête, ce qui n’était plus arrivé depuis six ans. A vrai dire, c’est une curieuse saison, tant le parcours du SCO est plat. Ce qui est sûr, c’est qu’il perd relativement peu (huit défaites, pas plus que le champion stéphanois) et qu’au total il marque pas mal de buts (troisième attaque). Margottin et Dubaële en rentrent 31 à eux deux. Contre Monaco, Claude Dubaële réalise même mieux qu’un coup du chapeau en inscrivant quatre buts consécutifs ! Le public angevin n’est pas spécialement gâté (huit victoires, sept nuls et quatre défaites, dont celle de clôture contre Saint-Étienne 3-0). En revanche, le SCO se crée la réputation d’équipe la plus efficace à l’extérieur (six victoires, neuf nuls, quatre défaites seulement). C’est donc de manière très régulière que le SCO obtient le meilleur classement de son histoire, seul sur la troisième marche du podium, derrière les intouchables Saint-Étienne et Nantes. En fin de saison, deux amateurs du SCO font leur débuts en équipe première : tous deux âgés de 21 ans, Eric Edwige et Jean-Marc Guillou débutent respectivement à Sedan et à Valenciennes...
En Coupe de France, les Girondins de Bordeaux, vice-champion de France en 1965 et 1966, constituent une redoutable entrée en matière. Le SCO attire encore la foule à Lorient (du coup, convaincu du potentiel de public, le F.C. Lorient se lancera dans le professionnalisme quelques mois plus tard). Le SCO, par le duo Dubaële-Margottin, l’emporte 2 à 1. Le tour suivant lui oppose l’Olympique de Marseille de Marcel Leclerc. L’O.M., vice-champion de D2, est en pleine reconstruction. Le SCO le fait exploser 5 à 0 devant plus de 20.000 Parisiens. En huitième de finale, à Brest, autre ville bretonne en manque de football de haut niveau, le SCO affronte le LOSC. Dès la 6’, Dogliani ouvre la marque sur pénalty. Heureusement car le match est serré, comme souvent avec les Lillois. Voici donc nos Angevins une nouvelle fois en quart-de-finale, à Paris. La place en demie est à disputer à l’Olympique Lyonnais, vainqueur de la compétition trois ans plus tôt. Le hasard fait que les deux équipes se sont rencontrées en championnat la semaine précédente et le SCO a ramené un point de Lyon. Mais cette fois, les attaquants scoïstes ne trouvent pas la faille et le but de Rocco avant la mi-temps qualifie l’Olympique Lyonnais. Au tour suivant, les Rhodaniens doivent jouer trois matches - dont deux avec prolongation - contre les Angoumoisins et finalement gagner le tirage au sort pour atteindre la finale ! Là, ils remportent la Coupe face à Sochaux.
Entre-temps, on a mis du blanc-et-noir dans le bleu ! Mal remise de sa mauvaise Coupe du Monde, l’équipe de France subit des turbulences. Sa direction est confiée à Just Fontaine qui décide d’injecter du sang neuf. C’est ainsi que Jean-Pierre Dogliani devient le deuxième scoïste sélectionné en équipe de France, en match amical contre la Roumanie. Les Bleus ne sont pas brillants. «Fort heureusement, Dogliani sauv[e] l’honneur pour les Français deux minutes avant la fin, en transformant de la tête un centre de Loubet.» Ils s’inclinent tout de même 2 à 1. Pour le match suivant, c’est Jean Deloffre qui inaugure la tunique bleue ! C’est encore en amical, encore au Parc des Princes, encore contre une équipe de l’Est (l’U.R.S.S.) et encore une défaite (4-2). Pourtant, «la première mi-temps [est] essentiellement française. Les attaquants tricolores, bien soutenus par un milieu de terrain remarquable formé de Simon et de Deloffre, multipli[ent] les offensives et se cré[ent] de bonnes occasions de but. Dès la 6ème minute, Yachine [doit] superbement se détendre sur un tir appuyé de Deloffre. La France ouvr[e] le score à la 11ème minute, Gondet terminant victorieusement une action à laquelle [ont] pris part Loubet, Guy et Simon.» Les schémas tactiques de Fontaine s’avéreront infructueux, il sera rapidement remplacé : ni Dogliani ni Deloffre n’auront de seconde chance.
Enfin, le SCO amateur est à l’honneur pour sa dernière année de participation à la Ligue de l’Ouest (en effet, la Ligue de l’Atlantique naît à l’intersaison 1967). Trente-trois ans après celui de 1934, ils remporte un second titre de champion de Division d’honneur en devançant nettement Nantes et Lorient. Les hommes de Claude Bourrigault accèdent ainsi pour la première fois au fameux C.F.A.

Départs : Kicinski (Châteauroux), Roussel (Limoges), Schleider (Chaumont), Sérafin (Angoulême), Zénier (Bastia), Ziemczak (Cannes)

Arrivées : Dubaële (Rennes), Edwige (Mutzig), J.-P. Gonfalone (Saumur), Margottin (Lyon), Perreau (Châteauroux)

Effectif : Bourdel, Chlosta, Deloffre, Dogliani, Dubaële, Edwige, Gallina, J.-P. Gonfalone, Grobarcik, Guillou, Margottin, Mouilleron, Perreau, Poli, Pottier, Schleider, Stiévenard, Tulik, Voloviec
© Olivier Moreau 2003