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Coupe de France 2004/05 (32èmes)

Marseille 2 - 3 Angers

Feuille de match

8 janvier 2005 - Stade Vélodrome - 15000 spectateurs
Arbitre : M. Chapron
Réactions du forum

Marseille Angers

Résumé

Le finaliste de la Coupe de l'UEFA, c'est l'équipe que le SCO a battue en toute simplicité, et sans qu'il y ait quoi que ce soit à redire, sur son terrain. Jusqu'à présent, la seule équipe hiérarchiquement supérieure que le SCO avait réussi à sortir était l'Olympique... Lyonnais (et par 3 fois, qui plus est). Ce n'est donc pas la moitié d'un exploit que nos valeureux Scoïstes, seulement 17ème de L2, ont réalisé dans l'une des plus prestigieuses enceintes de France, le Vélodrome. Pendant qu'environ 200 supporters angevins (4 cars et quelques voitures) partent au milieu de la nuit d'Angers, Paris ou ailleurs, je prends un repos nécessaire au fond de mon lit avant d'attaquer un WE qui s'annonce fort sympathique. Lever à 7h, départ en TGV à 8h20 Gare de Lyon et 3h plus tard (ah, la SNCF, quand il n'y a pas de grève, est un bien bel outil), me voilà arrivé Gare St-Charles, en plein coeur de Marseille. Un copain de prépa que je n'avais plus revu depuis 5 ans m'accueille à la gare, me nourrit et me laisse un plan de Marseille, ce n'est pas une bonne organisation, ça ? Je fais donc une petite balade en ville, tout en restant à distance raisonnable du Vélodrome, Je me promène notamment jusqu'à la plage du Prado puis remonte l'avenue du même nom vers le stade. Ce que je vois de la ville ne me semble pas beaucoup plus joli qu'un but ouvreur de score de l'OM, mais je ne le sais pas encore. J'arrive au stade à 15h (match à 17h, je le rappelle). On m'explique gentiment que la tribune où je dois aller est de l'autre côté, bien évidemment. Après un tour de stade à rallonge, je comprends enfin qu'il faut traverser l'immense parking du Parc des expositions pour approcher des tribunes. Je vois alors une petite dizaine de stadiers près d'une grande porte de fer qui semble donner sur le stade, je leur demande de m'indiquer la tribune 'Visiteurs' et j'apprends que je l'ai trouvée. Il n'y a pas de guichets, juste une boîte en carton contenant quelques centaines de billets jalousement gardée par l'un des stadiers. Comme je suis le premier spectateur arrivé, ils n'ont pas de monnaie et ne peuvent donc pas me vendre le billet tout de suite, ça sent déjà l'organisation foireuse. Qu'à cela ne tienne, je m'en revais promener autour du stade. Je tombe alors sur William Huck venu spécialement de la région niçoise où il est en soins pour supporter ses coéquipiers. Il espère recourir en février, rejouer avec la réserve au printemps et peut-être faire 2-3 matches de L2 en fin de saison mais il n'est guère optimiste. Une fois que le car des joueurs arrive, il rejoint ces derniers et je me décide à retenter ma chance au 'guichet'. Il est 16h, je suis toujours le premier donc il n'a toujours pas de monnaie. Les premiers autres supporters arrivent alors, les Franciliens en premier. Ces derniers ayant la bonne idée d'avoir de la monnaie, je peux enfin acheter mon billet. Par contre, pas question d'entrer, les portes ne s'ouvriront que lorsque les cars seront arrivés. Mon frère étant dans l'un d'entre eux, je sais qu'ils étaient entrés dans Marseille peu après 15h30 donc ils ne devraient plus tarder... Mais si ! Ils n'arrivent qu'à 16h30. Les policiers décident alors de commencer les fouilles, on devrait donc pouvoir commencer à entrer. Las ! Les portes ne s'ouvriront que lorsque tous les supporters auront été fouillés. On se retrouve donc parqué dans une petite zone à trépigner, le regard rivé sur la montre, l'impatience grandissant exponentiellement. A 16h58, la porte s'ouvre enfin. Je suis parmi les premiers, je cours et j'arrive en tribune juste pour voir les joueurs entrer sur le terrain. Traiter de la sorte des supporters qui ont fait un millier de kilomètres (et s'apprêtent à les refaire dans l'autre sens) est vraiment inadmissible. Même dans les clubs les plus paumés de National l'accueil des supporters visiteurs se fait dans de meilleures conditions. Arriver 2h avant le coup d'envoi et ne même pas voir les joueurs s'échauffer est passablement irritant (d'où l'absence de photos d'avant-match). Enfin, les Marseillais ont été bien punis et le scénario du match fait que ceci restera au rang d'anecdote. On entre donc en rangs assez désordonnés sous de timides sifflets d'une tribune Nord peu garnie, à l'instar de la tribune Sud et de la tribune Jean Bouin. Seule la tribune Ganay est correctement fournie. Le KDLB se place en bas de la tribune, ceux venus avec Allez SCO ! et le Scop commencent le match dispersés mais ils seront bien regroupés par la suite vers le haut de la tribune.
Du fait de l'affluence faiblarde, le Vélodrome n'a pas été aussi bouillant qu'à son habitude, loin s'en faut. Les virages ont quand même encouragé les leurs mais c'est surtout suite à la réduction du score de l'OM que le soutien du public a été fort pour pousser son équipe vers l'égalisation. Côté angevin, l'installation tardive dans la tribune combinée à l'ouverture rapide du score pour Marseille rend les supporters angevins plutôt apathiques en première mi-temps. Le scénario de folie de la 2ème mi-temps change bien entendu l'ambiance, beaucoup se cassent la voix à chanter. Quant à M. Chapron, il a fait un bon match. Une minute de silence en mémoire des victimes du tsunami en Asie est respectée, sauf par quelques abrutis, les premiers étant angevins, il faut le déplorer. Le match commence alors.
Le début de match est assez nettement à l'avantage de Marseillais volontaires. Cheyrou décoche une frappe lointaine au bout de 20 secondes seulement, mais ça passe très au-dessus. Deux minutes plus tard, Marlet, dans la surface, écrase sa frappe, ce qui permet à Lucas de s'en saisir sans frayeur. Mais Angers presse également haut, Cygan récupère le ballon dans les pieds d'Ecker et avance sans être attaqué, malheureusement son tir de 20m est complètement raté (5'). Le scénario est le plus mauvais possible puisque l'OM ouvre le score dès la 11'. Un corner de la gauche de Pedretti est prolongé de la tête par... Dussart, le ballon lobe un Lucas impuissant. L'OM continue à attaquer et obtient un coup-franc dans l'axe à 30m, Ecker le tire en force, ça passe près du poteau (12'). Ca sent alors la cata pour notre SCO bien aimé. Marseille commence alors à surtout faire tourner le ballon, sans chercher à enfoncer le clou. Le SCO est à deux doigts d'égaliser lorsque Stassin, légèrement décalé sur la droite, décoche une belle frappe de 22m qu'Ecker dévie sur son poteau (17') ! Le corner qui s'ensuit est mal renvoyé par la défense, le ballon revient à Stassin idéalement placé mais il choisit de contrôler et Ecker revient dégager en corner. Ce deuxième corner consécutif de Bedrossian parvient à Gourvennec sur la gauche, ce dernier enroule sa frappe mais ne cadre pas. Cette alarme sur leur but n'incite pas pour autant les Phocéens à donner de réel coup de collier. Les Angevins contiennent leurs adversaires sans trop de soucis. Il faut attendre la demi-heure de jeu pour voir un nouveau tir et il est angevin, Bedrossian tente sa chance de l'angle droit de la surface mais c'est loin d'être cadré (29'). Le SCO tient beaucoup mieux le ballon qu'en début de match et s'enhardit un peu mais sans prendre de risque démesuré. Lucas est quand même mis une dernière fois en danger avant la mi-temps lorsqu'il doit plonger pour détourner un coup-franc de 30m de Cheyrou (37'). Le SCO aussi obtient son coup-franc lointain mais Norbert ne parvient pas à cadrer (42'). A la mi-temps, un sentiment mitigé habite les Angevins : la déception d'être mené 1-0, surtout sur un but aussi malheureux, est là. Mais le match du SCO, à défaut d'être génial, est sérieux et Lucas n'a au final pas été mis beaucoup plus à contribution que Barthez.
Angers entame la seconde période sur de bonnes bases. Norbert tente un geste acrobatique mais le ballon passe au-dessus (46'). Le SCO continue à attaquer et suite à un bon mouvement avec Djellabi, Norbert tente sa chance de la gauche mais il croise un peu trop sa frappe (52'). Trois minutes plus tard, Théréau , à 6m, se jette pour reprendre un excellent centre tendu de Gourvennec mais il lui manque un crampon pour propulser le ballon dans les buts de Barthez. On ne le sait pas encore, mais on est au début d'un quart d'heure de folaille, dont 6 minutes tellement exceptionnelles que nos arrière-petits-enfants nous supplieront d'arrêter de les bassiner avec. Accélération de Norbert, passe à Djellabi dont le centre est détourné en corner par Déhu. Gourvennec le tire, il est mal repoussé par Beye, Norbert dévisse sa reprise à 20m, le ballon parvient à Moussi qui déposé intelligemment le ballon au deuxième poteau sur la tête de Dussart qui n'a plus qu'à pousser le ballon (57'). Le SCO égalise, et c'est mérité ! On s'attend alors à un retour de bâton fulgurant de la part des Olympiens mais ceux-ci restent tout calmes. Au contraire, Djellabi et Norbert affolent leurs adversaires sur le côté gauche et N'Diaye commet une faute sur Norbert à 25m du but, sur la gauche. Et là, roulement de tambours, Mesdames et Messieurs, Gourvennec envoie un exocet dans la lucarne opposée d'un Barthez médusé (59'). Un coup-franc absolument fabuleux ! L'OM va enfin se réveiller ? Eh bien non (et tant mieux) ! Cheyrou commet une faute sur Bedrossian le long de la ligne de touche sur le côté droit. Le Scoïste joue le coup-franc rapidement avec Cygan, celui-ci enrhume Cheyrou d'un petit pont et centre au cordeau pour Théréau au point de penalty. Le nouvel attaquant angevin s'est bien démarqué en stoppant sa course et bat Barthez d'une jolie reprise (63'). OM 1 SCO 3. Non, ce n'est pas un rêve... Les supporters marseillais réagissent d'un 'Mouille le maillot, ou casse-toi !' qui exprime assez bien ce qu'ils pensent de la prestation des leurs. Sur le terrain, Nasri, fraîchement entré, tire de 22m mais c'est dévié en corner par Grimaldi (69'). Dans la minute suivante, Norbert remonte le terrain, décale Djellabi sur la gauche qui renverse instantanément le jeu pour Stassin à l'entrée de la surface. Le Belge effectue alors une reprise de volée sensationnelle repoussée par la barre transversale. Ca méritait vraiment meilleur sort et sonne le glas du quart d'heure angevin. L'OM commence enfin à se reprendre. On voit surtout Pedretti car c'est lui qui est chargé de tirer les corners et il a de quoi faire. C'est d'autant plus embêtant que l'international s'acquitte fort bien de sa tâche. C'est sur l'un d'entre eux que l'OM réduit le score, le ballon est dévié involontairement par Stassin vers la tête de Déhu seul au 2ème poteau (73'). Sur un coup-franc, Bamogo et Déhu se gênent un peu, la tête de Déhu passe de peu à côté (82'). Un centre de N'Diaye est repris de la tête par Marlet mais ce n'est toujours pas cadré (84'). La pression marseillaise s'accentue, sans que ce ne soit Fort Alamo pour autant. L'OM se procure une grosse occasion par Luyindula qui reprend à 8m un centre de Nasri mais croise trop (86'). Avec un air de déjà vu, Djellabi intercepte un ballon à gauche et transmet à Norbert qui repique et croise son tir mais, encore une fois, un peu trop (89'). Le temps additionnel semble interminable et dure près de 5 minutes sans que l'on sache bien pourquoi. Ferreira inquiète quand même Barthez, il est seul à la réception d'une touche mais le gardien le contre in extremis (92'). Le SCO tient bon sans frémir et crée l'exploit des 32èmes de finale de la Coupe de France. Le virage Nord salue la sortie de ses joueurs 'comme il se doit' puis félicite les vainqueurs en scandant 'Angers, Angers' !
Il est difficile de faire sortir du lot tel ou tel joueur car ils ont tous pleinement participé à ce qui restera l'une des plus belles pages de l'histoire du SCO. Timides en première mi-temps, ils se sont lâchés en seconde, avec une réussite au-delà de toute espérance. Lucas ne peut strictement rien faire sur les buts, il n'a pas été extrêmement sollicité mais a sorti quelques ballons chauds. Sur son côté droit, Cygan a fait un gros match, dès le début, et a plusieurs fois apporté le surnombre. La charnière centrale a parfaitement contenu le duo d'internationaux marseillais. Dussart s'est racheté de la plus belle des façons de son coup de tête malheureux du début de match. Grimaldi a été précieux pour son jeu de tête. A gauche, Djellabi a fait une superbe 2ème mi-temps balayant sans cesse son couloir et combinant très bien avec Norbert. Le couple a fait très mal aux Marseillais. Moussi a fait parler son physique, surtout en début de match. Stassin n'a pas été heureux sur ses frappes puisqu'il a trouvé 2 fois les montants. Gourvennec n'a pas été l'Angevin le plus brillant mais quel coup-franc ! Norbert a réalisé une excellente deuxième mi-temps, faisant parler sa technique. Bedrossian a été bon dans son rôle de relais entre le milieu et l'attaque (Théréau). Théréau , justement, pour un premier match pro, quelle réussite ! Les remplaçants, Ferreira et Ekani, n'ont pas eu beaucoup d'opportunités de se montrer.
Après match, le stade se vide et peu de Marseillais restent attendre les joueurs. Après avoir fait le poireau 1h, je vois enfin le car des Angevins passer mais, en fait, je ne vois pas grand chose. Direction donc 'la maison', les textos et appels de félicitations affluent. Petit resto avec mon hébergeur (je parle de mon copain, pas de Free) puis petit tour en voiture pour voir Marseille by night concluent une journée extraordinaire. Le dimanche est également fort sympathique avec la lecture jouissive de l'Equipe et de La Provence mais, surtout, parce que la journée est passée dans les calanques. Et ça, croyez-moi, c'est aussi beau qu'un coup-franc de Gourvennec. A voir et à revoir.